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"On ne va pas dormir tranquille": les arboriculteurs inquiets du gel, alors que les arbres bourgeonnent

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Plus de 20 degrés ce mercredi, pour le début du printemps. Les arboriculteurs sont inquiets, alors que des possibles gelées sont attendues la semaine prochaine. Et avec la douceur actuelle, les arbres bourgeonnent déjà, comme dans le Tarn-et-Garonne.

C’est le premier jour du printemps, ce mercredi. Des températures d'une grande douceur sont attendues: de 17 à 20 degrés de la Bretagne au Grand-Est et autour du golfe du Lion. Entre 20 et 24 sur le reste du pays avec des pointes à 25 degrés au sud de la Garonne.

La conséquence de cette chaleur, ce sont les arbres qui bourgeonnent déjà depuis quelques jours dans certaines régions. Mais cette floraison précoce inquiète les arboriculteurs, alors que le gel menace encore.

Comme dans le Tarn-et-Garonne, où après des semaines à plus de 20 degrés, le thermomètre devrait chuter. Alors, les arboriculteurs se préparent. Dans les allées de pruniers de Maurice Andral, tous les arbres sont déjà en fleurs. “La prune est sortie de la coiffe. Ça, un 19 mars, ça ne s’est jamais vu”, assure-t-il.

Cette année, les feuilles sont sorties une douzaine de jours plus tôt. La faute à une météo exceptionnellement clémente depuis janvier.

“C’est vraiment inhabituel. On a passé tout un hiver sans gelée. C’est-à-dire qu’il n’y a pas eu d’arrêt de sève, rien”, précise l’arboriculteur.

Sauf que la semaine prochaine, les températures chuteront brutalement et pourraient être proches de 0°C.

“On ne va pas dormir tranquille. On va avoir les yeux rivés sur les thermomètres. Cette variété que vous voyez là en fleurs, à seulement -0,5 degré, elle va geler”, explique-t-il.

Des producteurs de plus en plus équipés

Alors, l’arboriculteur va rester en alerte. “J’ai des sondes qui m’alertent à la chambre, pour les parcelles qui passeraient à -0,5. Dans ce cas, je me lève et j'appuie sur le bouton, je ne cherche pas à comprendre”, indique-t-il.

Appuyer sur le bouton, c’est mettre en route ses tours à vent et lancer l’allumage du millier de bougies déjà installées entre les arbres. Maurice Andral n’est pas le seul à s’équiper selon Marie Eve Biargues, directrice du Cefel, qui représente les arboriculteurs du secteur.

“Les producteurs s’équipent de plus en plus parce que du fait de cette précocité de floraison, ça nous expose à une durée de risque de gel plus longue”, détaille-t-elle.

Selon la directrice, les épisodes de gel peuvent intervenir jusqu’à début mai.

Pierre Bourgès avec Guillaume Descours