Orages à Sainte-Maxime: après les inondations, la colère des habitants contre la mairie

Les pluies diluviennes ont fait déborder les cours d’eau et ont emporté au moins cinq véhicules, entraînant la mort de deux personnes à Sainte-Maxime. Les riverains ne peuvent que constater les dégâts, se désolant du manque d’actions des élus pour lutter contre les inondations.

La voiture des victimes a été retrouvée à l'aube, échouée sur le toit, près de la commune au niveau de la plage. Elle a été sortie de l'eau dans la matinée.

La femme extraite de l’eau était Françoise Barbé, 57 ans, conseillère municipale PCF de Gardanne. Le deuxième passager de la voiture, un homme, dont le corps a été retrouvé peu avant midi, est originaire de Corse et né en 1963, selon le parquet. Les deux corps ont été transportés à l'Institut médico-légal de Nice pour autopsie.

Au volant de sa voiture, elle aurait lancé un appel de détresse mercredi soir. A Sainte-Maxime, le Préconil est sorti de son lit et a inondé les caves et les entrées d’immeubles situés à proximité.

La Garonette a aussi fait de lourds dégâts. L’eau est montée jusqu'à 1,40 mètres à certains endroits, emportant tout sur son passage et laissant une épaisse boue dans les habitations.

"Si certains avaient fait leur boulot, ça ne serait pas arrivé"

Comme de nombreux sinistrés, Christophe a presque tout perdu. Devant sa maison sont entreposés ses meubles, son électroménager et même des portes gonflées par les eaux. Alors devant le manque d’anticipation de sa municipalité, il ne décolère pas.

"Quasiment tout ce qu’il y avait dans la cuisine est à jeter. Si certains avaient fait leur boulot, ça ne serait pas arrivé. Pas dans ces proportions là en tout cas. Quand nous on donne des idées à la mairie, qu’on leur dit de faire attention, que c’est dangereux. Ils nous disent qu’ils le prennent en compte".

"Dans leur contrat notarial, c’est marqué zone inondable et pourtant, ils achètent"

Mais pour Vincent Morisse, maire de Sainte-Maxime, les riverains ne peuvent s’en prendre qu’à eux même.

"Il y a ceux qui connaissent le risque. Dans leur contrat notarial, c’est marqué zone inondable et pourtant, ils achètent. Ça pousse la réflexion plus loin, c’est l’expérience qui fait ça. C’est-à-dire que quand vous avez un administré qui vous dit que rien n’a été fait. Mais Madame, vous n’ignoriez pas le risque et vous avez acheté quand même".

Sur l’ensemble du Var les sapeurs-pompiers ont réalisé 275 interventions et notamment deux pompages dans les centres-villes de Sainte-Maxime et Roquebrune-sur-Argens.

Loïc Kiefer (avec C.P.)