Sapin de Noël naturel ou en plastique: lequel est moins nocif pour la planète?

Sapin en plastique ou sapin naturel? La question ressurgit dans le débat public -et dans les réunions de famille- chaque année, à l'approche des Fêtes. Près de six millions de sapins de Noël naturels sont encore vendus chaque année en France, mais à l'heure du dérèglement climatique et de la volonté de plus en plus de personnes d'essayer d'avoir un comportement vertueux avec la planète, la question taraude: acheter un sapin naturel est-il nocif ou non pour l'environnement?
"Qu'est-ce que c'est que ce procès qu'on fait au sapin naturel? Pourquoi abandonner cette tradition à laquelle plus de 6 millions de foyers sont attachés?", s'étrangle sur RMC Frédéric Naudet, président de l'association de producteurs français de sapins naturels.
"C'est encadré par la loi, il ne faut pas tout mélanger"
En France 80% de sapins vendus viennent du Parc naturel régional du Morvan, et ne sont pas arrachés dans les forêts comme certains pourraient encore le croire. Un constat que confirme l'Ademe (l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) sur sa plateforme "Agir pour la transition écologique": "Contrairement à l’idée reçue, nos sapins de Noël ne contribuent pas à la déforestation".
"C'est une culture, il est cultivé spécialement pour cela, ce n'est pas un défrichement", précise Frédéric Naudet. "Pourquoi donc préférer un sapin en plastique fabriqué à l'autre bout du monde?", interroge-t-il de façon rhétorique. "Quand on dit que l'on contribue au réchauffement climatique, je sors de mes gonds. C'est encadré par la loi, il ne faut pas tout mélanger", plaide-t-il.
La solution la plus écologique, selon lui, est d'acheter le sapin en pot avec les racines pour ensuite le replanter. "L'épicéa n'est pas cher et sent bon, le Nordmann garde ses aiguilles plus longtemps... On a des tas de variétés, tout conifère, à l'exception du mélèze, peut être un sapin de Noël", assure le spécialiste.
20 ans pour amortir l'impact carbone d'un sapin en plastique
Le sapin en plastique est en effet majoritairement fabriqué et importé de Chine et n'est pas une solution durable. Il faudrait au moins une vingtaine d'années pour amortir son impact carbone selon l'Ademe. Le sapin recouvert de flocage artificiel est également peu recommandable car il ne pourra être composté ou broyé et n'aura ainsi pas de seconde vie.
L'Ademe recommande ainsi 4 labels pour acheter un sapin durable: la certification "Plante Bleue", le label MPS, le label Max Havelaar ou simple AB certifiant que le produit est issu d'une agriculture biologique.
Le point négatif relevé par les associations de défense de l'environnement concernant le sapin de Noël naturel vient principalement de la monoculture intensive, la culture d'une seule espèce à la fois -le conifère en l'occurrence-, qui appauvrit les sols.
Et si on se mettait à... la location de sapin naturel?
Solution alternative, qui sera d'autant plus appréciée de ceux qui n'ont pas la chance de pouvoir planter un arbre entier sur leur balcon ou dans leur appartement: la location de sapin. Une initiative encore marginale, mais innovante.
"Il nous semblait utopique de commercialiser uniquement des sapins destinés à être jetés", explique Antoine dans Estelle Midi sur RMC, pépiniériste chez Scrive entre Dax (Landes) et Orthez.
Pour le même prix qu'un sapin tranché -avec 5 euros reversés aux services pédiatriques de du CHU de Dax- les gens peuvent loueur le sapin cultivé en pot, avec des instructions basiques pour le maintenir en vie, puis le ramener à la fin des Fêtes. Il sera ensuite recultivé ou revendu.
Mais pas la peine de se rendre chez Antoine pour cette année, l'initiative a semble-t-il convaincu localement: tous les sapins sont déjà réservés en vue de Noël qui arrive très vite.