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Pêche: dans le golfe de Gascogne, comment la technologie vient au secours des dauphins

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Du Finistère à la frontière espagnole, environ 300 bateaux sont à quai jusqu'au 21 février pour limiter les captures de dauphins, en bénéficiant d'une indemnisation gouvernementale à hauteur de 80% de leur chiffre d'affaires. À l’avenir, pour éviter ce type d’interdiction, la technologie devrait venir en aide aux navires.

La pêche est interdite depuis près d'un mois dans le golfe de Gascogne pour limiter les captures de dauphins. Plus de 300 navires vont pouvoir reprendre la mer en fin de semaine, le vendredi 21 février. Tout équipés de nouveaux dispositifs: des tests de grande ampleur vont être lancés. L'objectif est d'éviter de prochaines fermetures de la pêche.

Deux noms à retenir: Pinger Pifil, et balise Dolphin Free. Les Pifil sont des effaroucheurs, des boitiers plantés dans la coque qui émettent un signal presque continu pour repousser les dauphins. Ils fonctionnent le temps que le filet se déploie parce que c'est une hypothèse: ce serait pendant ce temps qu'on appelle le "filage" que les dauphins se prennent le plus. Une centaine de navires vont tester ce dispositif.

65 autres vont être équipés de balises Dolphin Free. Ici, la technologie est plus poussée: ce sont des balises qui communiquent en quelque sorte avec les dauphins. Elles repèrent les clics qu'ils émettent sous l'eau et leur envoient un message, les préviennent sans les déranger.

Les indiscrets : Les pêcheurs du golfe de Gascogne vont pouvoir reprendre la mer vendredi - 17/02
Les indiscrets : Les pêcheurs du golfe de Gascogne vont pouvoir reprendre la mer vendredi - 17/02
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"L'objectif, c'est d’avoir des pêcheurs qui puissent pêcher"

Problème d'utilisation déjà souligné par les pêcheurs: ces petites capsules doivent être placées sur les filets tous les 500 mètres, une gageure quand certains filets font plus de 30 kilomètres. Un gouffre financier quand une balise coute 1.500 euros (sans compter les caméras en cours d'installations sur les bateaux). "C'est de l’argent public qui s’écoule à pleine balle !", tonne un marin.

“Ce sont les dispositifs les plus prometteurs !”, défend le ministère de la Transition écologique. "L'objectif, c'est d’avoir des pêcheurs qui puissent pêcher".

Des pêcheurs "désabusés", des scientifiques qui espèrent une baisse sensible des captures, “voire plus de captures du tout!” s'enthousiasme un chercheur de l'Ifremer qui veut aussi "mieux comprendre les comportements des dauphins".

Des mesures seront effectuées avec et sans dispositifs jusqu'à fin avril, et l'hiver prochain. Mais le ministère prévient d'ores et déjà: la pêche sera bien interdite encore 4 semaines en 2026.

Marion Gauthier