Pollution: "C’est ridicule cette mesure de restriction de circulation au moment où il y a moins de voitures dans Paris"

A partir de ce mercredi matin 5h30 et jusqu'à demain minuit, la circulation différenciée est mise en place à Paris et sa petite couronne.
Concrètement, les voitures avec vignettes Crit'Air, 4 et 5, sont interdites dans cette zone. C'est-à-dire les scooters immatriculés avant 2000, les voitures diesel avant 2006 et les essences avant 1997. Cela représente environ 20% de la circulation.
Des contrôles renforcés
Attention, si vous êtes pris en flagrant délit malgré l'interdiction, sur votre deux-roues c’est une amende de 68 € qui vous attend. Elle peut même grimper jusqu'à 135 € pour les poids lourds et les autocars. Quant aux poids lourds en transit, ils doivent contourner l'agglomération parisienne par la Francilienne.
La vitesse de circulation a de plus été abaissée de 20 km/h sur toute l'Ile-de-France depuis mardi. Pour encourager l'utilisation des transports en commun, un billet valable toute la journée, à 3,80€ est proposé par France Mobilités aujourd'hui et demain.
Selon la préfecture de police, cette interdiction permettrait de réduire de 32% la part d’oxydes d’azote provenant du trafic parisien. Les points de contrôles se situent à la sortie des grandes artères parisiennes mais les policiers procèdent aussi à des contrôles mobiles dans Paris.
"Ça manque de cohérence"
Pierre Chasseray est le délégué général de l'association "40 millions d'automobilistes". Pour lui, la circulation différenciée ne sert à rien en période estivale.
"Ça manque de cohérence. On est en plein mois de juillet, juste avant le chassé-croisé des vacances où on sait qu’il n’y a quasiment pas d’automobilistes à Paris. Le faire en plein mois de juillet, c’est montrer justement par A + B que ce n’est pas l’automobile qui en est la cause parce que si c’était le cas, ce type d’épisodes de pollution, on les aurait au moment où il y a le plus de voitures à Paris. En ce moment, regardez autour de vous, il n’y en a quasiment pas. Ça frise le ridicule de mettre une mesure de restriction de circulation au moment même où il y a moins de voitures dans Paris".
"Ça va dans le sens de la protection des victimes de la pollution de l’air"
Un avis que ne partage pas Sébastien Vray, porte-parole de l'association Respire, et qui voit plutôt d'un bon œil cette mesure.
"C’est une très bonne nouvelle parce que ça va dans le sens de la protection des victimes de la pollution de l’air. C’est un vrai phénomène de santé publique puisque c’est la troisième cause de mortalité en France. Là aujourd'hui, dans les centres-villes urbains, pendant les épisodes d’anticyclones forts, c’est la voiture le principal problème. C’est là où on est tous en train de bouffer de la pollution. Ceux qui critiquent, se sentent un peu seuls parce qu’on a largement débattu du bien-fondé des mesures de restriction de circulation".