Contre la nouvelle PAC, des centaines d’agriculteurs bio vont manifester à paris
Des centaines d’agriculteurs attendus à Paris ce mercredi midi. Des agriculteurs bio qui s’estiment perdants dans les derniers arbitrages rendus par le gouvernement concernant les aides européennes de la Politique agricole commune.
Ils craignent de voir disparaître la prime de maintien accordée aux agriculteurs bio. La photo exprimant sa colère, son inquiétude, est à portée de main, sur son téléphone. Benjamin Trouslard y pose nu.
“L’idée, c’est se dire qu’on se met à poil parce qu’on nous dépoile. C’est aussi la seule façon qu’on a de se faire entendre”, estime-t-il.
Ça fait cinq ans qu’il produit des légumes bio, le tout sur un peu plus d’un hectare de terrain. Trop petit pour accéder de manière significative aux aides européennes.
“Pour un hectare, si vous passez plus d’une heure de travail et monter un dossier pour avoir 350 euros à la fin, je préfère être plus rentable en passant 12 heures dans mon champ”, appuie-t-il.
Des objectifs impossibles à atteindre?
Alors il attendait beaucoup plus des arbitrages du gouvernement. “On met le paquet sur la conversion, mais derrière si les gens qui vont se convertir ne sont pas soutenus, ne sont pas encouragés qu’est-ce qu’ils vont faire? Est-ce qu’ils vont rester en bio ou est-ce qu’ils vont se remettre au conventionnel? C’est ça, la vraie question”, ajoute-t-il.
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Une aide pour rester dans le bio qui pourrait disparaître. Et ça poserait de gros problèmes à toute la filière selon Loïc Madeline, de la Fédération nationale des agriculteurs bio.
“Nous ce que l’on voudrait c’est que les fermes de plus grandes dimensions fasse le pas vers la conversion en agriculture biologique. Les écarts de prix ne sont pas suffisamment incitatifs, mais si en plus vous supprimez l’aide au maintien, je pense qu’on va avoir de réelles difficulté à convaincre”, confie-t-il.
Impossible, selon lui, dans ces conditions, d’atteindre les objectifs européens: 25% des surfaces agricoles converties au bio d’ici 2030.