Pourquoi les espèces exotiques ramenées de vacances sont une catastrophe pour l'environnement

Une plante aquatique de Madagascar pour décorer le bassin de votre jardin? En quelques mois, elle contamine l'étang à proximité. Une tortue d'eau pour amuser les enfants? En cas d'évasion, elle décime tous les poissons d'une rivière...
L'IPBES, "le GIEC de la biodiversité" lance l'alerte, dans un rapport inédit publié ce lundi, sur les espèces exotiques envahissantes (EEE) ravageant cultures et forêts, propageant des maladies et menaçant la qualité de la vie sur Terre. Introduites par l'Homme, elles se propagent de plus en plus rapidement: 60% des extinctions d'animaux et de végétaux sont dues à ces espèces.
Seuls 17% des pays ont adopté des stratégies nationales pour s'attaquer frontalement au problème
Au total, on dénombre 37.000 espèces exotiques introduites par l'homme sur un territoire) dans le monde. Près de 10% (3.515) sont considérées comme invasives, c'est-à-dire qu'il existe "des preuves" des "effets négatifs, et dans certains cas irréversibles" qu'elles provoquent, selon ce panel qui s'appuie sur une synthèse de plus de 13.000 études réalisée par 86 experts internationaux de 49 pays.
Ces espèces se sont répandues en détruisant l'écosystème ou en remplacant des espèces. Le rat noir par exemple, dans les îles des Galapagos. Il est responsable de la disparition de deux autres espèces de rongeurs endémiques et menace même... les mouettes nocturnes locales.
392 milliards d'euros de dommages par an
Le vers du cotonier peut quant à lui causer la perte de 75% de certaines récoltes. Le moustique tigre, originaire d'Asie du Sud-Est, présent partout en France désormais, est vecteur de maladies comme la dengue.
Au total, le coût des dommages liés à toutes ces espèces exotiques envahissantes est évalué à plus de 392 milliards d'euros par an, avec des conséquences sur la santé, l'environnement ou l'économie.
Et ce n'est pas près de s'arrêter: chaque année, 200 espèces exotiques sont introduites dans une nouvelle région du monde. Et, pour l'instant, seuls 17% des pays ont adopté des stratégies nationales pour s'attaquer frontalement au problème...