Un agriculteur lègue ses terres et 150.000 euros à son village: "Un geste républicain"

Un étang à Prémilhat, près de Montluçon - Yvon Toucassé
Bernard Pozzoli est maire PS de Prémilhat, dans l'Allier. Son conseil municipal a accepté ce legs de l'agriculteur le 16 octobre dernier, comme l'a relevé France Bleu Pays d'Auvergne.
"Cet agriculteur est une figure ancienne de la commune. Il a toujours habité ici. Il avait dit, il y a une dizaine d'années, qu'il lèguerait une partie de ses biens à la commune. Puis il a fini ses jours en maison de retraite, avant de décéder en mai 2017, à 90 ans.
"Un de ses grands-pères était maire de la commune"
Et voilà qu'en juin, le notaire m'informe que la commune est légataire universel pour la moitié de ses biens. On ne savait pas de quoi il s'agissait. Fin septembre, on a appris qu'il était question, en gros, de 150.000 euros, mais aussi de terrains, agricoles pour la plupart, et plus de 6.000 mètres carré constructibles. On en hérite de 50%.
Depuis quinze ans, Marcel était très discret, il vivait seul dans sa petite maison, on le voyait quasiment pas. Il n'a pas de descendants, pas de famille. Son testament manuscrit est daté de 2009. Sa décision était mûrement réfléchie. Cela s'inscrit dans une démarche d'aider la collectivité. Il faut dire qu'un de ses grands-pères était maire de la commune dans l'entre-deux-guerres. Lui a contribué à la création de l'amicale laïque. Son geste est vraiment républicain.
"On va s'en servir pour créer quelque chose dans la commune"
Pour nous, ça représente 10% de notre budget de fonctionnement, et 20% du budget d'investissement. On va s'en servir pour créer quelque chose dans la commune. Peut-être dans la voirie dans le secteur où il était toute sa vie, où elle est détériorée. Dans quelques jours, nous allons débuter la construction d'une nouvelle mairie et d'un espace culturel. Cette somme pourrait servir à le consolider.
On a dû serrer (la ceinture) de partout à cause de la baisse des dotations globales de fonctionnement. On a 90.000 euros de moins depuis 2013. Des contrats aidés ont été supprimés. On fait pourtant partie des communes qui ont des réserves, des subventions, donc on dégage de l'autofinancement. On a même des taux d'impôt assez faibles. Si on n'est pas dans le rouge, on arrive au bout des contraintes et des économies qu'on peut faire. Mais c'est clair que ce legs ne servira pas à boucher des trous."