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À Lyon, de nombreux restaurants vantant le "fait maison" en infraction selon la préfecture du Rhône

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C'est un petit logo censé rassurer les clients d'un restaurant. Le label "fait maison" est au cœur de la polémique à Lyon, capitale française de la gastronomie. L'an dernier, plus de la moitié des établissements contrôlés qui revendiquaient le label étaient en infraction. Un label jugé trop permissif selon certains et largement remis en cause.

La capitale française de la gastronomie est secouée par un débat sur le "fait maison". A Lyon, l'année dernière, plus de la moitié des établissements contrôlés (54%) qui revendiquent ce label étaient en infraction selon un rapport de la préfecture du Rhône publié la semaine dernière. Dans le détail, sur 59 restaurants contrôlés sur la mention "fait maison", 32 ont été jugés en anomalie.

La plupart ont fait l'objet d'un avertissement, d'autres seront sanctionnés. Un label "fait maison" lancé pour aider les consommateurs et aujourd'hui remis en question par des restaurateurs. Christine et Annette sortent tout juste d’un restaurant. Verdict, bon, mais peut-être pas fait maison. “C’était un bouchon, donc à Lyon, on se doute que c’est fait …”, commente Christine, interrompue par les hésitations d’Annette. “Ah bon, tu n'es pas sûre ?”, s’étonne-t-elle.

Un label créé il y a presque 10 ans qui manque de visibilité pour Jules. “On le sent, c’est aussi un palais. Après, ce n’est pas évident pour tout le monde, mais il faudrait que ce soit plus clair”, estime-t-il.

Une utilisation très encadrée

L’utilisation de cette mention par les restaurateurs est pourtant bien encadrée par la loi.

“Dès lors qu’ils choisissent de mettre en avant leur savoir-faire, il faut qu’ils respectent la règle. C’est pour ça que le législateur a prévu que le non-respect soit puni du délit générique qui est la pratique commerciale trompeuse”, détaille Mathias Tinchant, directeur adjoint de la Direction départementale de la protection des populations du Rhône.

Récemment, Bertrand a fait les frais de ces sanctions. Pour le restaurateur, la réglementation est trop soumise à interprétation. “Vous allez sur un terrain qui est trop compliqué. Aujourd’hui, les gens ne mettent plus ce label parce qu’ils savent que c’est la porte ouverte à un procès-verbal par l'administration, ou une mise en demeure, ou une mise en conformité. Donc ils l’enlèvent”, assure-t-il.

Dans le Rhône, l’Umih, le syndicat de l’hôtellerie-restauration, appelle à une clarification du texte de loi.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours