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Calais: la maire et les associations contre la mise en place d'un "sas de mise à l'abri" pour les migrants

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À Calais, l’Etat ne renonce pas aux expulsions de migrants. Le médiateur du gouvernement a annoncé la création d’un "sas de mise à l’abri" permettant d’accueillir temporairement 300 migrants. Une décision qui ne passe pas vraiment dans la région.

C’est dans la presse que la maire de Calais Natacha Bouchart a appris la création d'un "sas de mise à l’abri". Il permettra d’accueillir des migrants pour une nuit après avoir été expulsés de leur campement. Mais l’élu n’en veut pas sur sa commune: "On a peur de revoir la jungle, de voir à nouveau des troubles à l'ordre public, de voir 10.000 migrants arriver. Je ne peut pas accepter ce dispositif.

Après la nuit passée dans ce centre, les migrants seront orientés le lendemain vers des hébergements durables, en dehors de la ville: "Le "sas" est un hébergement de nuit pour les migrants qui le lendemain ont accès à un car qui les emmènent en-dehors de Calais pour qu'il y ait répartition et non concentration", explique sur RMC Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) et médiateur du gouvernement, qui espère ainsi pouvoir éviter la création d'une nouvelle "jungle" de Calais.

"Il ne faut faire preuve ni d'angélisme, ni de dureté"

"Il faut empêcher que Calais devienne une base pour les passeurs", plaide-t-il, ajoutant vouloir mieux prendre en charge les migrants et estimant que la situation est "moins pire qu'il y a 10 ans". "Il ne faut faire preuve ni d'angélisme, ni de dureté (...) il faut entrer dans l'espérance pour que les choses changent", plaide Didier Leschi.

Mais la mise en place du sas ne va pas régler le problème des migrants craint Nathanaël Caillaux, chargé de projet au Secours catholique : "Pour la majeure partie d'entre eux ils sont renvoyés de manière forcée ce qui fait que les personnes reviennent. On a des gens qui sont hébergés pendant quelques heures, éventuellement un ou deux jours et qui sont ensuite de retour à Calais et vivent alors dans des conditions encore plus précaires que ce qu'ils connaissaient avant puisqu'ils ont tout perdu lors de l'expulsion de leur lieu de vie".

Il demande, comme toutes les associations présentent aujourd’hui à Calais, la fin du harcèlement quotidien des personnes exilées et donc la fin des expulsions durant toute la trêve hivernale.

Florian Chevallay (avec Guillaume Dussourt)