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Charges financières, manque d'aides, raisons écologiques: la natalité encore en baisse en France

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Les naissances en France sont encore en baisse, -7% au premier semestre 2023 par rapport à l'année dernière. Les Français pointent des raisons écologiques, des aides insuffisantes et des charges financières trop importantes.

L'année 2022 était devenue la plus faible en naissances depuis la fin de la guerre, avec 723.200 nouveaux-nés. 2023 pourrait bien la détrôner. C'est en tout cas la tendance puisque le nombre de naissance est en baisse sur le premier semestre. Moins 7% cette année, selon l'Insee.

Une tendance à la baisse qui s'explique de plusieurs manières. Pour certains Français, avoir un enfant n'est pas envisageable dans le monde actuel. À 31 ans, Chloé s'inquiète de l'avenir de la planète: "Je n'ai pas envie d'avoir la responsabilité d'avoir mis quelqu'un au monde alors que nos conditions d'habitabilité de la Terre vont s'empirer".

"Tous les rapports scientifiques le montrent, entre les dérèglements climatiques, les ressources en eau, les ressources même en nourriture...", justifie-t-elle.

Jennifer, elle, a une fille. "C'était très difficile de trouver une place en crèche" pour cette cheffe de projet en laboratoire pharmaceutique. Elle ne veut pas de deuxième enfant: "Si on en avait un, on se poserait la question de chercher un appartement, puis payer un loyer plus cher et abaisser notre niveau de vie". Un sacrifice qu'elle n'est pas prête à réaliser.

Des mesures politiques négatives

Pour le démographe Gérard-François Dumont, professeur à la Sorbonne, l'État n'encourage pas les Français à avoir des enfants. Il met en cause "la fin de l'universalité des allocations familiales, une réforme qui a réduit considérablement l'allocation parentale".

"À chaque fois qu'on a enregistré des baisses de fécondité, c'est en conséquence de mesures négatives de politique familiale", résume-t-il.

En France métropolitaine, le taux de fécondité est actuellement à 1,76 enfant par femme. Loin des 2,05 nécessaires au renouvellement des générations.

Amandine Réaux, avec T.R.C.