Cyberattaque en Seine-et-Marne: 3 mois et demi après, les services du département toujours paralysés
Bientôt quatre mois après la cyberattaque subie par le département de la Seine-et-Marne, les habitants du plus grand département francilien n’en ont toujours pas fini avec les dommages causés par ce piratage informatique.
Amandine, une auditrice de RMC, fait partie de ces victimes collatérales de la cyberattaque et a décidé de contacter l’équipe de RMC s’engage pour vous à l’adresse rmcpourvous@rmc.fr.
Cette jeune maman a une demande en cours de traitement auprès de la Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH) de la Seine-et-Marne. Amandine a en effet besoin d’un complément de revenus pour pouvoir s’occuper de sa fille de 9 ans, gravement malade depuis la naissance.
"C’est long, très long"
Sauf qu’aujourd’hui, son dossier est bloqué. La raison de ce blocage n’est autre que la cyberattaque qu’a subi le département au début de l’automne. Depuis le 6 novembre dernier, à cause de ce piratage, tous les réseaux informatiques de la collectivité sont coupés par mesure de sécurité. Alors que sa demande est toujours bloquée, Amandine commence à trouver le temps long, très long. “J’ai patienté, on m’avait dit peut-être fin d’année ou début d’année, donc j’ai attendu”, raconte la mère de famille.
“J’ai rappelé plusieurs fois en janvier, on m’avait dit peut-être fin janvier/début février, etc… Et donc là ça fait quasiment sept mois, du coup c’est long, très long. Donc j’ai le dossier MDPH, mais j’ai aussi tout ce qui est remboursement de frais de transport, et c’est pareil c’est aussi bloqué à cause de la cyberattaque”, déplore Amandine.
Si Amandine rappelle qu’elle sait que le département “a des difficultés” à cause de cette attaque, elle estime cependant qu’à “un moment donné, on ne peut pas toujours entendre “on ne peut pas vous répondre”, car au bout d’un moment il faut pouvoir mettre les moyens en face pour régler le problème”.
La frustration de la mère de famille se comprend d’autant plus qu’elle devrait bénéficier d’un coup de pouce financier conséquent. L’aide qu’attend Amandine s’élève en effet à 270€ par mois, une somme importante pour cette maman qui a dû arrêter de travailler pour s’occuper de sa fille.Du côté du département, pas de réel plan de secours. Concrètement, aujourd’hui, l’administration départementale ne peut traiter que les dossiers pour lesquels il a une trace papier. Autrement dit les dossiers récents, que l’on peut estimer à un nombre d’environ 6.000.
Les autres, plus anciens, ont été pour la plupart numérisés puis détruits. Ils sont donc dans le système mais inaccessibles. C’est le cas de la demande d’Amandine.
Pour essayer de limiter la casse, la MDPH a passé des accords avec ses partenaires. La CAF de Seine-et-Marne, par exemple, continue de verser les prestations sociales. Pour chaque bénéficiaire, elle a repris les montants d’octobre, juste avant la cyberattaque, pour assurer un service minimum. Mais ça ne règle pas le souci des nouveaux demandeurs.
Amandine, elle, va devoir au moins attendre jusqu’à début mars, date à laquelle le réseau du département va normalement être remis en fonctionnement.
Les demandes seront alors traitées par ordre d’arrivée et de priorité. En attendant, le département travaille toujours à la sécurisation de ses données et de son système informatique, pour éviter une autre attaque.