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"Des mesures extrêmement floues": les annonces d'Emmanuel Macron sur le handicap ne convainquent pas

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Les annonces du président de la République Emmanuel Macron sur le handicap peinent sans surprise à convaincre les associations concernées, qui ont boycotté la réunion. Elles soulignent cependant des avancées, notamment sur les fauteuils roulants.

Emmanuel Macron a dévoilé 70 mesures pour les personnes en situation de handicap ce mercredi, à l'occasion de la 6e Conférence nationale du handicap (CNH) à l'Elysée. Au programme, le remboursement intégral du fauteuil roulant dès 2024, 1,5 milliard d'euros pour une meilleure accessibilité aux lieux publics d'ici cinq ans et la mise en place d'un enseignant référent sur le handicap dans chaque établissement du premier degré.

Mais pour les associations qui avaient décidé de boycotter la conférence, le compte n'y est pas. "Ces 70 mesures restent extrêmement floues et ne sont pas à la hauteur de la violation des droits dénoncée par le Comité européen des droits sociaux", déplore dans "Charles Matin", ce jeudi sur RMC et RMC Story, Marie-Jeanne Richard, présidente de l'association Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques), qui ne regrette pas le boycott de la réunion.

Le retard "extrêmement important" de la France

Elle reconnaît cependant des avancées, notamment sur le fauteuil roulant remboursé à 100%. Mais estime que les 1,5 milliard d'euros promis pour une meilleure accessibilité aux lieux publics sont insuffisants. "Cela ne correspond pas aux besoins, c'est beaucoup mais c'est très peu. Le retard est extrêmement important, comme l'a souligné le président de la République. Il y aussi des retards majeurs sur l'accompagnement des personnes en situation de handicap, notamment psychiques", celui qui touche les familles représentées par l'Unafam.

"Nous n'avons pas de réponse par rapport à cette carence et cette colère des familles de notre association. Cette colère est liée à un manque important d'accompagnement des personnes en situation de handicap psychique. Il y a un manque de logements, il y a des personnes à la rue ou qui doivent rester à l'hôpital, ou dans leur famille, qui joue le rôle de cette réponse. Là-dessus, on n'a rien entendu", déplore Marie-Jeanne Richard.

12 millions de Français concernés par le handicap

La présidente de l'Unafam appelle aussi à penser à la formation. Et si elle reconnaît que certaines choses avancent, elle estime qu'il manque l'essentiel: un observatoire "pour identifier ces besoins et construire une politique cohérente, en réponse aux besoins, et non pas des mesures qui s'empilent", alors que 12 millions de Français sont concernés par le handicap.

Le pays est en retard si l'on en croit le CEDS, instance du Conseil de l'Europe qui a reproché mi-avril à la France de ne pas remédier efficacement aux problèmes liés à l'inclusion des enfants et adolescents handicapés dans les écoles, ainsi qu'aux difficultés des personnes handicapées à accéder aux services de santé.

G.D.