Doit-on légaliser le recours au suicide assisté?
Parmi les thèmes débattus à l'occasion des Etats généraux de la bioéthique, débutés ce jeudi, il y a celui de la fin de vie ainsi que "l'assistance au suicide" pour les personnes dont le pronostic vital est "inférieur à 6 mois". Le suicide assisté est récemment revenu dans l'actualité avec l'euthanasie de la romancière française Anne Bert en Belgique.
"Des conditions sereines"
Jean-Louis Touraine, député LaREM a déposé une proposition de loi en faveur de l'aide active à la fin de vie. "Je crois qu'il faut légaliser l'aide active à mourir, explique-t-il sur RMC. C'est la personne elle-même qui décide, en fin de vie, mais c'est réalisé avec l'aide du personnel médicale et soignant du service. Les pays qui ont déjà depuis longtemps statué là-dessus, ont maintenant des conditions qui sont sereines. Il n'y a pas eu d'augmentation des demandes de fin de vie, et au moins cela ne se fait pas dans des conditions douteuses et préjudiciables" pour la personne.
"Un abandon de personnes"
Mais pour Tugdual Derville, délégué général de l'association Alliance Vita, il est hors de question de légaliser ce qu'il appelle "le suicide". "Le grand drame de ce débat autour de l'euthanasie et du suicide, c'est de venir connoter positivement ce mot de suicide. Que ce soit à l'occasion de graves maladies ou dans des moments de grande dépression, ce sont toujours des situations ultimes. Il y a toujours un drame et ce drame appelle la solidarité. Mais si on laisse entendre qu'il y a des vies qui ne valent plus la peine d'être vécue, on glisse vers l'abandon de ces personnes".