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Amélie Oudéa-Castéra à l'Education: les syndicats d'enseignants entre "colère" et "inquiétude"

La ministre française des Sports, Amélie Oudea-Castera, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 20 décembre 2023.

La ministre française des Sports, Amélie Oudea-Castera, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 20 décembre 2023. - LUDOVIC MARIN / AFP

Les syndicats d'enseignants ont réagi assez vivement jeudi à l'annonce de la nomination d'Amélie Oudéa-Castéra au poste de ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques. Explications.

"Inquiétant", "méprisant", "colère": les syndicats d'enseignants ont réagi assez vivement à l'annonce de la nomination d'Amélie Oudéa-Castéra au poste de ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques, reprochant au gouvernement de faire passer l'éducation "au second plan".

Tout en gardant les dossiers sportifs, "AOC" reprend le portefeuille laissé vacant après la nomination de Gabriel Attal à Matignon.

"Pas un bon signal pour l'éducation"

"Plus que de la surprise, c'est de la colère de voir comment l'Education nationale est traitée alors qu'elle traverse une crise sans précédent", a estimé auprès de l'AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du second degré (collèges et lycées). Les syndicats pointent l'échéance des Jeux olympiques dans six mois et demi.

"On va avoir une ministre qui ne pourra pas traiter les questions liées à l'éducation à temps plein, c'est regrettable", a-t-elle jugé.

"Ce n'est pas un bon signal pour l'éducation. C'est même méprisant, car nous allons avoir une ministre qui va être très occupée par les JO et pas du tout sur les dossiers de l'Education nationale", a renchéri Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNUipp, principal syndicat du primaire. "L'Education va passer au second plan", a-t-elle aussi estimé.

"Ça ne fait pas sens"

Pour Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT, il faut "attendre de voir".

"Mais le signal renvoyé avec une ministre des Sports et des JO à laquelle on ajoute l'Éducation nationale est tellement à l'opposé de l'affirmation d'une priorité absolue à l'éducation que ça ne fait pas sens".

C'est même "inquiétant sur comment on va assurer la poursuite du travail, avec des enjeux importants", a lancé Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE Unsa.

Mais "l'info principale, c'est que Gabriel Attal reste donc ministre de l'Éducation", a-t-elle ajouté.

"Plus que jamais le centre de gravité de l'Éducation nationale n'est plus rue de Grenelle", selon elle.

"Là où on sera exigeants envers notre Premier ministre, c'est que Gabriel Attal laisse toute sa place à Amélie Oudéa-Castéra et que ça ne soit pas juste un ministère sous tutelle où elle gère le sport et lui l'éducation", a prévenu Elisabeth Allain-Moreno, selon qui cela serait "complètement contre-productif pour l'école".

CA avec AFP