Borne fait débat avec les fouilles de sacs à l'école: "On a besoin d'une armée de psys, pas de policiers"

Des "fouilles inopinées de sacs" bientôt effectuées à l'entrée des établissements scolaires ? La ministre de l'Éducation nationale Elisabeth Borne a annoncé, vendredi, sur RMC, son intention de renforcer la sécurité aux abords des écoles.
"Je souhaite qu'on puisse, avec le préfet, le procureur, le représentant de l'Éducation nationale, pouvoir organiser régulièrement des fouilles de sac à l'entrée des établissements", a-t-elle expliqué.
Des fouilles réalisées par des "forces de l'ordre puisque ça ne rentre pas dans les prérogatives des personnels de l'Éducation" qui devraient être mises en place à partir du printemps. La ministre s'est inquiétée, au micro du Face-à-face, "d'un usage plus répandu des armes blanches chez les jeunes".
Une mesure qui ressemble à un coup d'épée dans l'eau? Philippe, surveillant scolaire dans le Gard, déplore "un effet d'annonce puisqu'en fait ça existe déjà". "La plupart du temps, les collèges mettent en place des surveillants ou aussi ce qu'on appelle des APS, des assistants prévention sécurité, qui existent dans les REP+, et aléatoirement des fouilles sont faites à l'entrée du collège aux heures d'ouverture", ajoute le surveillant.
"Je pense que Madame Borne est rincée, la boîte à idée est vide"
Pour Marie-Sophie Bufarull, chroniqueuse des Grandes Gueules, c'est également "de la communication". Elle estime que l'utilisation des forces de l'ordre n'est pas réaliste: "Il n'y a pas suffisamment de policiers dans les rues, ils ont autre chose à faire."
Joëlle Dago-Serry, membre des GG, pense également que "les policiers devraient être ailleurs". La coach de vie estime que le gouvernement se trompe de réponse, d'autant qu'il y a d'autres problèmes à régler au niveau de l'éducation nationale selon elle:
"Il faut réfléchir autrement que par l'aspect uniquement sécuritaire et répressif. On a plus besoin d'une armée de psychologues et de psychiatres. On ne prend pas en main les gens avec que de la police, des menottes et des matraques. Ce n'est pas ça construire une société", juge-t-elle.
"Je pense que Madame Borne est rincée, la boîte à idée est vide, c'est le chaos total", tacle-t-elle.
"Des contre-feux sur la sécurité à chaque sujet"
"Entre les routes, les prisons, les écoles, ça devient dingue. La seule réponse aujourd'hui c'est 'on va faire des contrôles', mais on fait comment ?", renchérit Bruno Poncet, sur le plateau de RMC. "On parle de sécurité partout, on t'allume des contre-feux sur la sécurité dans tous les sujets."
Avant les vacances d'hiver de la zone C, plus d'une vingtaine de collèges et lycées de Seine-Saint-Denis ont été placés sous la surveillance de 100 fonctionnaires de police, déployés pour "prévenir la réitération d'actes de violence" aux abords des établissements scolaires à la suite d'une série d'incidents.