Deux adolescents tués dans des rixes entre bandes rivales dans l'Essonne: ce qu'il faut savoir
Une collégienne de 14 ans a été tuée d'un coup de couteau alors qu'elle s'interposait lors d'une rixe opposant une dizaine de jeunes de bandes rivales. Le drame s'est déroulé à Saint-Chéron dans l’Essonne lundi après-midi. L'adolescente a succombé à ses blessures quelques heures plus tard à l'hôpital.
La procureure de la République d'Evry a précisé mardi qu'une enquête a été ouverte et que six jeunes âgés de 13 à 16 ans ont été placés en garde à vue. L'un d'eux a reconnu "son implication dans le coup mortel" a expliqué la procureure.
Les adolescents sont venus de la commune voisine vétus de noir, capuchés, pour en découdre. Peu avant 16h, l'un d'eux sort un opinel et poignarde Lilibelle 14 ans. La jeune fille était au collège en 3ème, c’était la cadette d’une fratrie de quatre enfants, elle bénéficiait d’un suivi éducatif par un juge des enfants d’Evry.
Les habitants de Saint-Chéron décrivent tous une adolescente pleine de vie” “toujours souriante” qui parfois “faisait quelques bêtises". Des habitants sous le choc, la plupart savent qu’une rivalité oppose des jeunes de Dourdan et de Saint-Chéron. Les parents s'inquiètent. Il y a quelques mois, deux jeunes de la commune auraient été menacé avec un couteau, sommé “de s’excuser auprès de Dourdan” dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Mardi, les Saint-Cheronnais espéraient surtout que l’agression de Lilibelle soit la dernière.
"Responsabilité des parents", selon Gérald Darmanin
Mais mardi, une autre rixe a aussi fait un mort à quelques kilomètres de là, à Boussy-Saint-Antoine. Un garçon de 14 ans a été tué "très probablement d'un coup de couteau au ventre" lors d'une affrontement opposant une trentaine de jeunes de bandes rivales. L'auteur des coups mortels s'est rendu à la police. Un autre adolescent de 13 ans blessé grièvement à la gorge a été transporté par hélicoptère à l'hôpital. Sept gardes à vue étaient en cours mardi soir.
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Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est rendu au commissariat de Dourdan en Essonne mardi soir. Il a annoncé qu'il allait réunir avec le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, les préfets d'Île-de-France en fin de semaine. Il en appelle aussi à la responsabilité des parents.
“C’est un phénomène très francilien qui va de pair avec la déscolarisation, avec le manque d’autorité parentale. Je pense qu’il faut aussi se dire que la société n’est pas responsable de tout. Les policiers, les gendarmes, les maires ne peuvent pas faire à la place des parents. Mais avant d’arriver à une confrontation où votre enfant de 13-14 ans a un couteau ou une barre de fer et tape quelqu’un d’autre, il y a quelque chose à rappeler, c’est l’autorité parentale”, assure-t-il.