Fouilles des sacs dans les collèges et lycées: 2 mois après l’annonce d'Elisabeth Borne, où en est-on?

La ministre de l’Éducation Elisabeth Borne annonçait sur RMC, il y a deux mois, des fouilles de cartables surprises/inopinés par les forces de l’ordre, à l’entrée des établissements scolaires. Une annonce qui faisait suite à plusieurs cas de violences aux abords de collèges et lycées, notamment avec des couteaux. Deux mois après ces annonces, des fouilles de cartables ont-elles vraiment eu lieu?
Et bien oui. Il y a déjà eu neuf opérations de fouilles à Rennes, deux dans la Marne, 952 élèves contrôlés dans le département du Nord, plusieurs fouilles en Gironde, dans les Alpes-Maritimes, ou encore en Corrèze. Le plus souvent devant des collèges ou des lycées touchés par des incidents.
“Les établissements scolaires doivent à tout prix rester des sanctuaires”
Alors comment ça se passe concrètement? Devant le lycée Pierre Mendes-France à Rennes début avril, une quinzaine de policiers se sont déployés à 7h30 et ont demandé aux élèves de déposer leur sac devant eux. Un chien a reniflé les cartables à la recherche de stupéfiants puis une fouille des sacs a permis de découvrir un couteau.
Résultat: l’élève a été placé en garde à vue et sera convoqué en conseil de discipline. À Rennes, l’opération a duré environ une heure, provoquant des retards en classe, mais le directeur d’établissement est normalement prévenu.
Mais ça n’a pas été le cas au lycée René Cassin de Gonesse dans le Val-d'Oise, où certains élèves ont même eu l’impression d’être “traité comme des criminels”, raconte un enseignant à RMC. Une cinquantaine d’entre eux se sont mis en grève une journée pour soutenir leurs élèves. Mais ces cas sont rares, les opérations se passent bien en général.
Le préfet du Val-d'Oise fait des fouilles de cartables depuis octobre dernier, il en a réalisé 150 dans son département. Bilan: 14 armes blanches et 6 saisies de stupéfiants. Des fouilles nécessaires, juge le préfet qui insiste: “Les établissements scolaires doivent à tout prix rester des sanctuaires.”