“Ils ne sont pas en galère, ils sont en misère”: 3 étudiants sur 4 vivent avec moins de 100€ par mois

Être étudiant aujourd'hui est de plus en plus difficile. C'est ce que révèle l'association Linkee qui dresse son bilan annuel sur la précarité étudiante. Et les chiffres sont édifiants: trois étudiants sur quatre finissent le mois - une fois les charges payées - avec moins de 100 euros sur leur compte en banque.
L'association est formelle: la situation des jeunes ne s'est pas améliorée, elle s'est détériorée, notamment avec l'inflation. 90% des étudiants se disent en situation de précarité depuis moins de quatre ans
Linkee - Entraide Étudiante a connu une forte croissance du nombre d'étudiants accueillis lors de ses distributions depuis le début de l'inflation. Le nombre de colis distribués, d'environ 100.000 en 2022, a doublé en 2023 pour atteindre près de 250.000 en 2024.
"Les gens ne se rendent pas compte de l’impact psychologique"
Ils sont de plus en plus à avoir recours aux aides alimentaires. RMC est allé à la rencontre d’étudiants précaires à une distribution alimentaire sur Paris. Alors que la température dépasse timidement 0 degré, Amine souffle dans ses mains pour se réchauffer: “Je m’apprête à aller récupérer un colis alimentaire. J’ai commencé à venir depuis le mois de janvier, on essaye de survivre”. La gorge serrée, à côté de lui, Omar l'avoue: “en fin de mois, je saute le diner”.
Dans le local, les bénévoles s'affèrent déjà et la file d'attente est interminable. “Il y a entre 400 et 500 personnes à peu près. À cause de l'inflation, ça fait qu'augmenter”, explique une des bénévoles.
Au bout du compte, le panier de Lilou est bien rempli: légumes, viennoiserie, viande rouge... “Ce sont des petits plaisirs qu’on ne peut pas se payer. Actuellement, il me reste que 45 euros pour me nourrir. Les gens ne se rendent pas compte de l’impact psychologique que ça peut avoir”.
Julien Meimon, président de l'association Linkee, regrette les conséquences de cette détresse chez les étudiants. “Un étudiant sur 4 arrête ses études parce qu’il n’a pas les moyens. Ils ne sont pas en galère, ils sont en misère”, assure-t-il. Pour lui, les aides proposées aux étudiants demeurent insuffisantes ou inefficaces.