RMC

"L'école a remis ma fille dans la classe du harceleur": malgré les alertes, son enfant reste harcelé

La famille de Lindsay, une adolescente harcelée qui s'est suicidée il y a trois semaines, est ressortie déçue de son entretien avec le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye. Pour une maman, dont la fille est elle-même victime de harcèlement, l'ensemble du milieu est dépassé par le phénomène.

Trois semaines après le suicide de Lindsay, une adolescente de 13 ans victime de harcèlement au sein de son collège de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), sa mère et son beau-père ont été reçus ce lundi par Pap Ndiaye. Et il semblerait que le ministre de l'Éducation nationale n’ait été ni convaincant ni "sincère".

"Rien de concret n'a été proposé" pour lutter contre le harcèlement et le cyber harcèlement, clame l’avocat de la mère et du beau-père de Lindsay. Le conseil déplore un "aveu d'impuissance sidérant et inacceptable" de l'Etat face aux réseaux sociaux. La semaine dernière, déjà, le ministre de l'Éducation nationale avait reconnu sur BFMTV que le suicide de l'adolescente était "un échec collectif".

C'est ce que croit ressentir aussi Mélanie, assistante de direction dans la Loire et dont la fille est harcelée. "Tout le monde est dépassé à son niveau", constate-t-elle ce mardi dans "Les Grandes Gueules" sur RMC et RMC Story. "Les parents et notamment ceux des harceleurs, les professeurs, les principaux des collèges-lycées et même des écoles élémentaires ainsi que le sommet de l'Etat", énumère la mère de famille.

"On dit à ma fille que c'est à elle de faire profil bas"

Elle évoque ainsi le cas personnel de sa fille, "persécutée depuis deux ans", par un élève "élevé comme un enfant roi" qui la harcèle tous les jours. Et malgré ses alertes, rien n'a été fait. "J'ai parlé avec le principal du collège et ça n'a rien changé parce qu'en début d'année scolaire, ils l'ont remis dans la classe de ma fille", déplore Mélanie.

"On dit à ma fille que c'est à elle de faire profil bas. Elle est quasiment insultée parce qu'elle se dit transgenre. Dans sa tête, elle se sent garçon. Heureusement, le harcèlement ne se poursuit pas sur les réseaux sociaux parce qu'elle n'y a pas le droit", ajoute Mélanie.

La famille de Lindsay doit être reçue ce mercredi à l'Élysée par la Première dame Brigitte Macron. Ils espèrent qu'elle sera "plus réceptive" que le ministre de l'Education nationale et attendent qu'elle propose des "choses concrètes" pour venir en aide aux victimes.

G.D.