RMC
Éducation

Lycée musulman Averroès de Lille: les parents, élèves et enseignants sous le choc

placeholder video
Le 7 décembre dernier, la préfecture du Nord a acté la résiliation du contrat d’association du lycée musulman Averroès de Lille. Cette nouvelle a créé la stupéfaction du côté des élèves, ainsi que du corps enseignant.

En annonçant la fin du contrat qui unissait le lycée musulman Averroès de Lille et l’Etat, le 7 décembre dernier, la préfecture du Nord a mis fin à une association qui permettait à l’établissement de bénéficier de subventions. Vingt ans après sa création, ce lycée localisé dans le quartier de Lille-Sud est accusé par le préfet du Nord de manquements graves aux principes de la République.

Une accusation, et des conséquences, qui en bouleversent plus d’un entre les murs du principal lycée musulman de France. “Tout le monde en parle, il y en a beaucoup qui pleurent pour ça”, raconte Lina, une élève. Son petit frère devait d’ailleurs rejoindre l’établissement l’année prochaine. “On est en train de voir si on peut le mettre dans un autre lycée, mais on aurait aimé le mettre ici puisqu’on a nos marques, on connaît des professeurs”, explique-t-elle.

Du côté des professeurs, c’est l’incompréhension. Certains estiment se trouver en plein cœur d’un cauchemar, notamment Asna et Fatima.

“Les manquements dont ils parlent, c’est les enseignants qui sont visés, c’est le personnel. On ne ressent pas ça comme ça du tout. Nous, on fait notre travail du mieux qu’on peut et à la fin, on nous dit qu’on n'est pas professionnel”, déplore l’une des enseignantes.

L’avocat de l’établissement dénonce “une cabale” politique

En apprenant la nouvelle, des parents ont également manifesté leur stupeur, notamment Saïd, qui est le père de deux élèves de ce groupe scolaire.

“On n'a pas d’autre préoccupation que celle de la réussite de nos enfants. Point barre. Ici, il y avait un bon niveau, on a de bons résultats, donc on ne comprend pas”, lâche-t-il.

La résiliation du contrat qui unissait le lycée musulman Averroès de Lille et l’Etat a été initiée à la suite d’une commission consultative présidée par le préfet le 25 novembre dernier. Elle s’était notamment penchée sur le contenu et le financement du cours d’éthique musulmane.

Vincent Brengarth, avocat de l’établissement, a dénoncé lors d’une conférence de presse “une cabale qui a été organisée politiquement face à un établissement dont l’excellence a été reconnue mais qui dérange de par l’identité qu’il porte”. Il annonce intenter “dans les jours qui viennent” une action en justice.

Mélanie Hennebique avec Marion Gauthier