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Éducation

Mayotte: l'objectif d'une rentrée scolaire le 20 janvier semble impossible à tenir

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Mayotte reste en alerte rouge ce lundi matin pour pluie et inondations, même si la tempête du week-end s'est éloignée. C'est dans ce contexte qu'est prévue une pré-rentrée mardi dans les écoles qui n'ont pas été ravagées par les inondations et le cyclone il y a un mois, avant l'arrivée des enfants la semaine prochaine.

Alors que les enseignants devaient se retrouver ce lundi à Mayotte pour préparer l'accueil des élèves le 20 janvier prochain, cette pré-rentrée se fera finalement mardi alors que l’archipel est encore en vigilance rouge après le passage de la tempête tropicale Dikeledi.

"Tout doit être fait pour que les élèves puissent regagner les classes à cette date”, a assuré dimanche soir le ministre des Outre-mer, Manuel Valls. "70% des écoles, collèges et lycée peuvent ouvrir, à condition qu'il y est le matériel scolaire, que les enseignants soit là" indique Manuel Valls. Un calendrier qui semble serré alors qu'une partie des Mahorais ont les pieds dans l'eau et que près d'un tiers des écoles sont dévastées depuis le cyclone Chido.

Après les fortes précipitations des dernières heures, Zalifa se demande comment ses filles vont pouvoir retrouver le chemin des cours la semaine prochaine comme c'était prévu.

“Il pleut beaucoup et il y a des établissements scolaires qui sont inondés donc vous n’allez pas me dire que d’ici une semaine il y a la rentrée”, appuie-t-elle.

Déjà bien avant cette nouvelle alerte météo, la rentrée ressemblait à une plongée dans l'inconnu. Violaine Larregain est directrice d'une école élémentaire au nord de Mayotte. “Moi par exemple, mon école a été détruite. Répartir 600 élèves ça demande 24 salles de classe à trouver”, indique-t-elle.

La sécurité des élèves pas assurée?

Un défi immense, alors toutes les pistes sont envisagées, répartition dans d'autres écoles avec un système de rotation, utilisation des réfectoires. “Ça suppose de mettre des cloisons, il faut qu’il y ait du mobilier, un tableau. Il y a quand même des conditions minimales à avoir”, estime-t-elle.

Cette directrice se sent impuissante, comme beaucoup de ses collègues qui envisagent une grève dans les prochains jours pour qu'on réponde à cette question: comment accueillir en sécurité les élèves ? Et dans quel état vont-ils être, renchérit Soidiki, professeur de français.

“Certains élèves m’ont écrit pour me dire qu’ils avaient tout perdu parce que la plupart viennent de bidonvilles”, explique-t-il.

Et pour ces jeunes en situation précaire, le retour à l'école est crucial. “L’école reste importante pour eux. Il faut qu’on avance”, appuie-t-il. “C'est notre devoir”, insiste-t-il pour assurer un plus bel avenir aux 100.000 élèves de Mayotte.

Amélie Courtet avec Guillaume Descours