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"Plus de dégâts que Chido": les Mahorais épuisés après le passage de la tempête tropicale Dikeledi

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Mayotte maintenue en alerte rouge ce lundi. Un phénomène de mousson est redouté sur l'île après le passage de la tempête tropicale Dikeledi. Celle-ci a provoqué de fortes coulées de boue et des inondations dans le sud de Grande Terre. Pas de victimes, mais de nombreux dégâts.

Alerte rouge maintenue jusqu'à ce lundi soir à Mayotte. Moins d'un mois après le passage du cyclone Chido, l'archipel a à nouveau été frappé par une tempête, Dikeledi. "Une tempête tropicale intense (...) L'impact a été violent", a décris dimanche soir sur BFMTV le ministre des Outre-mer Manuel Valls. Aucune victime n'est cependant à déplorer à ce stade.

Dans le sud de l'archipel, quatre villages ont été "totalement inondés" selon les pompiers qui ont évacué une cinquantaine d'habitants. Si la tempête s'éloigne de Mayotte, Météo France s'attend désormais à ce qu'un "Kashkasi", un phénomène de mousson, touche l'île ce lundi, "avec passages d'averses pluvio-orageuses entrecoupées d'accalmies, associées à du vent".

Et après le passage de cette tempête tropicale, les Mahorais, une fois de plus, constatent les dégâts. “Vous voyez les dégâts que la pluie a fait”, décrit Mike. L'agent municipal filme les arbres déracinés, les amas de tôles. “Même les routes n'ont pas tenu”, indique-t-il.

Consterné au milieu des rues ravagées par les torrents de pluie, M'Bouini. Son village du sud de l'archipel est désormais “méconnaissable”.

“Il y a des maisons qui ont été détruites. Des gens ont perdu leurs affaires, la machine à laver, le frigo… Ça va coûter cher tout ça. Dans notre village, Dikeledi a fait plus de dégâts que Chido”, assure-t-il.

"Il y a une fatigue mentale"

À une cinquantaine de kilomètres, sur Petite-Terre, la connexion téléphonique est instable. De grosses rafales de vent balaient toujours la maison de James ou plutôt ce qu'il en restait.

“Ici, on avait déjà été fragilisé par Chido. J’avais mis une bâche, mais elle s’est envolée, donc tout le rafistolage est parti”, indique-t-il.

Et désormais, il faut tout recommencer, à zéro. “On est fatigué et là, vous imaginez, il y a encore des choses à reprendre, à réfléchir. Il y a une fatigue mentale”, estime-t-il. “J’espère que le plus dur est derrière nous", conclut-il.

Inès Zeghloul avec Guillaume Descours