Orthographe: le ministre de l'Education Pap Ndiaye veut sanctionner les mauvaises copies au bac

Bientôt finies les fautes d'orthographe sur les copies du bac? Le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye a évoqué dimanche sur Radio J son souhait de prendre en compte l'orthographe dans la notation des copies du baccalauréat. Car il y a urgence selon lui. D'après une étude du ministère de l'Éducation nationale, publiée début 2023, sur une même dictée, les élèves faisaient en moyenne 19,4 erreurs en 2021 contre 10,7 en 1987, presque le double!
Amputer de bonnes copies de points en raison de nombreuses fautes d'orthographe demande "beaucoup de travail", reconnaît Pap Ndiaye. "Rien n’est perdu d’avance si on s’y met à la base", juge de son côté l'enseignante Barbara Lefebvre, qui regrette la disparition des dictées et l'enseignement de l'orthographe à l'école: "Il y a une nécessité d’avoir un entraînement ennuyeux", plaide-t-elle ce lundi sur RMC et RMC Story.
Cette perte de niveau en orthographe est imputable aux directives de l'Éducation nationale, estime la prof d'histoire-géographie. "Au brevet des collèges en histoire-géographie, quand je disais que j’enlevais des points sur les copies où il y avait trop de fautes, le jury me disait que je n’avais pas le droit. Et quand je le faisais en classe, les parents d’élèves me tombaient dessus", raconte-t-elle aux "Grandes Gueules".
Les syndicats taclent un coup de com
Cet abandon de l'orthographe, Olivier Truchot l'a constaté avec ses enfants: "Il est possible d'avoir une bonne note en rédaction en faisant beaucoup de fautes, alors que c'est compliqué à déchiffrer. Il faut pénaliser", appelle-t-il.
Pour l'avocat Charles Consigny, une bonne orthographe permet la bonne expression: "Ça reste très important, c’est l’expression du langage, on ne dit pas la même chose et on n’a pas le même degré de précision selon sa maîtrise ou non de l’orthographe. C’est fondamental de ne pas l’abandonner et d’avoir un niveau élevé", juge le conseil.
"Les élèves qui font beaucoup de fautes, leur raisonnement est déjà difficile à comprendre, ils ont de fait de mauvaises notes", explique à RMC Sophie Venetitay, secrétaire générale du SNES FSU, qui dénonce un coup de communication du ministre de l'Education. "Oui, il y a un souci sur l'orthographe mais il est illusoire de croire qu'on va le résoudre à coup de grande communication sur l'orthographe au bac. Il faut se donner les moyens de mieux préparer les élèves en corrigeant les fautes sans attendre le baccalauréat", promeut la syndicaliste.