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Éducation

"Sinon, je n'aurais pas mangé": des repas gratuits dans des Restos U face à la précarité étudiante

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Pour lutter contre la précarité alimentaire des étudiants, la Ville de Marseille, en partenariat avec le Crous, offre des déjeuners gratuits pour cette semaine de rentrée universitaire.

Des repas gratuits sont distribués toute la semaine dans les restos U de l'université Aix-Marseille-Avignon. Une opération conjointe de l’université et de la mairie pour venir en aide aux étudiants en précarité alimentaire.

Selon une étude, sur 12.000 étudiants de l'académie, plus de la moitié (56%) affirment en effet rencontrer des difficultés pour leur alimentation. Une précarité qui se traduit souvent par un impact sur les résultats des étudiants, pour beaucoup obligés de travailler, parfois jusqu’à 20h/semaine…

"Sans mon travail, j’aurais pu avoir de meilleures notes"

Cette opération repas gratuit, au Crous de Saint-Jérôme, tombe très bien pour Julia, étudiante âgée de 22 ans.

“J’étais en interdit bancaire parce que les courses, c'est cher. Donc là, je profite du repas gratuit pour manger. Sinon, je n'aurais pas mangé”, témoigne-t-elle. Une précarité qui pèse aussi forcément sur ses études…

“Je suis boursière, mais la bourse, ce n'est pas assez pour payer le loyer, donc je travaille à côté des études. Mais pour travailler, parfois, je dois manquer des cours. C'est un peu compliqué”, conclut la jeune femme.

Lucie, qui étudie la chimie, voit aussi l’impact de son travail de caissière, 15h par semaine, sur ses résultats.

“J’ai eu ma licence limite, limite. Je sais que sans mon travail, j’aurais pu avoir de meilleures notes. Mais bon, je n’avais pas le choix.”

Faut-il instaurer une allocation étudiante?

Le président de l’université Aix-Marseille, Eric Berton, souhaite aller plus loin pour aider les jeunes. “Je suis catastrophé par la situation de nos étudiants", exprime-t-il.

"C’est pour cela que nous sommes un certain nombre de présidents d’universités à prôner une allocation étudiante. Comme ça, ils n’auront pas à travailler et pourront se consacrer à leurs études. Et ça, ça formera une belle jeunesse pour demain”, conclut-il.

Une allocation étudiante que ces présidents d’université évaluent entre 600 et 1.000 euros par mois.

Lionel Dian