Suicide d'Evaëlle: "La prof n'a jamais émis de regret", accuse l'avocate des parents de la collégienne

Le procès de Pascale B., professeur de français s'ouvre ce lundi au tribunal correctionnel de Pontoise après le suicide en juin 2019 d'Evaëlle, une collégienne de 11 ans, dont les parents dénoncent aujourd'hui le harcèlement qu'elle aurait subi de la part de ses camarades et son enseignante.
L'objectif pour les parents de l'adolescente: "comprendre la chaîne de responsabilité" pour "qu'il n'y ait plus jamais de procès Evaëlle", assure ce lundi sur RMC et RMC Story Delphine Meillet, l'avocate des parents d'Evaëlle. "L'Education nationale a reconnu sa responsabilité mais la professeur n'a jamais émis le moindre regret et ne s'est jamais remise en question", ajoute l'avocat.
Cette enseignante, "au parcours exceptionnel et très bien noté pendant ses 35 ans de carrière", n'est pas jugée pour le suicide d'Evaëlle mais pour le harcèlement après avoir traitée l'élève de "nulle" de "folle", et l'avoir isolée au fond de sa classe. Son harcèlement a ensuite glissé sur les élèves qui ont ensuite insulté Evaëlle, la frappant à plusieurs reprises.
"C'est quelqu'un qui était dans la toute-puissance avec des méthodes très particulières. Elle stigmatise certains élèves en les insultant et les humiliant et en ayant ses chouchous", assure maître Delphine Meillet.
"Comportements abominables"
"Elle fonctionnait comme ça depuis tant d'années que nous avons de nombreux témoignages le confirment", poursuit l'avocate. "Nous espérons que le tribunal établisse sa responsabilité. J'ai peu d'espoir concernant cette enseignante qui n'est jamais remise en question lors de l'instruction se retranchant derrière sa liberté pédagogique. Mais on ne peut plus parler de pédagogie quand on dit à une élève qu'elle est 'débile', 'nulle', qu'elle va 'finir sdf'".
"C'est une enseignante qui s'autorisait envers certains élèves des comportements abominables.", poursuit Delphine Meillet.
Pascale B. écartée de l'Education nationale depuis les faits, assure ne rien avoir à se reprocher: "Non je ne suis pas ce professeur affreux, harcelant, prenant un plaisir sadique à les humilier", maintient l'ex-enseignante de 62 ans.
Poursuivie pour harcèlement sur mineur, l'enseignante était également poursuivie pour "homicide involontaire" mais elle a bénéficié d'un non-lieu à l'issue de l'instruction. Le verdict du procès est attendu mardi.