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Société

"Gilets jaunes": dans les mairies, des cahiers de doléances à disposition des habitants

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Dans le sillage du mouvement des "gilets jaunes", certains maires ont décidé de donner la parole à leurs administrés via des cahiers de doléances.

Dans de nombreuses communes, les maires ont laissé aux citoyens la possibilité de mettre par écrit leurs souffrances et leurs souhaits pour la suite. Des doléances qui ont été compilées en mairie.

C’est le cas dans les Yvelines, où les maires ruraux ont compilé les doléances des habitants de leur commune qui sont venus les remettre en main propre à leur député dans leur permanence.

"Je n'ai plus rien passé le 20 du mois et ma banque me colle des frais"

Echarpe tricolore autour du cour, Philippe Géslan, le maire de Méricourt, commune de 400 habitants, tourne les pages du cahier de doléances.

"Isabelle, 45 ans, j'ai l'air d'une vieille car je n'ai pas les moyens de prendre soin de moi. Travail de merde et salaire de merde, je n'ai plus rien passé le 20 du mois et ma banque me colle des frais tous les mois", énonce le maire.

"Monsieur de député, entendez bien les cris de la misère venus de nos territoires et faites-en bon usage"

En une semaine, une soixantaine d'administrés et des "gilets jaunes" sont venus à la mairie. Une libération de la parole exceptionnelle selon cet élu, qui est aussi président de l'association des maires ruraux. Il attend donc désormais du concret.

"Collecter des doléances c'est bien mais si ça ne se transforme pas par des actes derrière, ça ne sert à rien. Monsieur de député, entendez bien les cris de la misère venus de nos territoires et faites-en bon usage".

"On est dans l'obligation totale de réussir à apporter des réponses à ces gens"

Le pouvoir d'achat, les retraites, les transports, sont les sujets qui reviennent le plus souvent. Le député Modem des Yvelines Bruno Millienne promet les avoir entendus.

"Il y a des situations dramatiques qui font que effectivement là, on est dans l'obligation totale de réussir à apporter des réponses à ces gens là en les écoutant. On n'a pas le choix".

Ces doléances vont aussi être envoyées au gouvernement et serviront à la concertation qui doit durer jusqu'en mars.

Mahauld Becker-Granier (avec C.P.)