"Grand débat": ce qu'il faut retenir des 7 heures d'Emmanuel Macron face aux maires
Plus de 6 heures et demi d'échange face à 600 maires normands dans un gymnase d'une petite commune de l'Eure. A Grand Bourgtheroulde (Eure) mardi, Emmanuel Macron a lancé officiellement le "grand débat national", cette consultation censée répondre à la crise des gilets jaunes et qui doit permettre aux Français de s'exprimer pendant deux mois.
En guise de lancement de cette campagne, une centaine d'élus normands, se sont succédé au micro pour interpeller le président de la République. Ils lui ont fait remonter leurs propositions et celles de leurs concitoyens, consignées dans les cahiers de doléances qu'ils ont tous ou presque ouvert dans leurs mairies.
"Il ne faut pas raconter des craques, ce n'est pas en rétablissant l'ISF que la situation d'un gilet jaune s'améliorera !"
Des échanges plutôt bon enfant même si certains maires ont laissé entendre leur insatisfaction. Dès les premières minutes de l'échange, la question de l'impôt sur la fortune est posée par Francis Courel, maire de Saint-Philbert-sur-Risle:
"En supprimant l'ISF vous avez fait un cadeau d'un million aux 100 Français les plus riches", accuse-t-il.
Son rétablissement est "ni un tabou, ni un totem" pour le Président qui a tout de même lancé:
"Il ne faut pas raconter des craques, ce n'est pas parce qu'on remettra l'ISF comme il l'était il y a un an et demi que la situation d'un gilet jaune s'améliorera ! Ca, c'est de la pipe."
"Là où j'habite, en traversant la rue oui j'en trouve du travail, ça c'est vrai. Mais ce n'est pas vrai partout !"
Interpellé sur les questions de mobilité, un maire lui rappelle alors sa petite phrase lancée à un jeune chômeur: "Je traverse la rue et je vous trouve un travail". Mais Emmanuel Macron persiste et signe:
"Là où j'habite, en traversant la rue oui j'en trouve, ça c'est vrai. Mais ce n'est pas vrai partout !"
Des maires qui pendant plus de six heures et demi ont sans cesse demandé plus de considération au président: "Laissez-nous travailler, faites-nous confiance et écoutez-nous".
Cette rencontre avec les élus est la première d'une série de 13 du même type dans chacune des régions du territoire. Le prochain débat est prévu pour vendredi, le chef de l'Etat se rendra dans la commune de Souillac, dans le Lot.