"Il faut interdire les salons du chiot, c'est une supercherie", prône le président de la SPA

L'association de protection animale Argos 42 a récemment mis en ligne une pétition exigeant l'interdiction des salons du chiot, qui se tiennent chaque année dans plusieurs villes de France. Celle-ci affiche ce dimanche presque 30.000 signatures et est notamment soutenue par plusieurs associations, dont la SPA. Son président, Jacques-Charles Fombonne, a fustigé sur RMC, au micro d'Anaïs Matin, une "supercherie".
Marchandise et achat compuslif
"Nous partageons ce combat, c'est notre ligne d'action pour 2025. Il faut interdire les salons du chiot pour des raisons éthiques, l'animal est réduit à l'état de marchandise, mais aussi pour contrer les achats compulsifs", a-t-il expliqué.
Les chiots provenant d'élevage, ils sont en effet disponibles à l'achat, dans des évènements souvent organisés dans des parcs des expositions, le week-end, où viennent déambuler les familles. "Les vendeurs mettent l'animal dans le bras du plus jeune enfant. Allez expliquer qu'on ne va pas prendre l'animal", regrette Jacques-Charles Fombonne, qui fustige par ailleurs les mensonges des vendeurs. "On vous dit qu'il ne va pas grandir, qu'il ne va pas aboyer, qu'il n'a pas besoin de sortir..."
D'autant qu'il faut faire attention aux phénomènes de mode, met en garde Jacques-Charles Fombonne, citant l'exemple des bergers australiens. "Ce sont des chiens militaires, qui ont besoin de courir des kilomètres." Il conseille aux familles, si vraiment ils ont l'envie d'avoir un chien spécifique, de se rendre chez des "très bons éleveurs", en dernier recours.
"Il y a une logique de tête de gondole, si j'ose dire. Les animaux ne repartent pas à l'élevage, il faut se débarrasser du stock", dénonce le président de la SPA
Résultat, huit jours après, beaucoup de familles regrettent et reviennent sur leur décision. Problème, le salon a disparu, ainsi que tous les éleveurs. "C'est irrémédiablement foutu", constate, quelque peu fataliste, le président de la SPA.
Les organisateurs et éleveurs, eux, se défendent, assurant donner toutes les informations nécessaires aux familles et laisser le temps de réflexion pour éventuellement acquérir l'animal. "Une supercherie", rétorque Jacques-Charles Fombonne, qui prend pour preuve les affiches des salons du chiot, avec écrit en gros: "Venez adopter". "C'est un achat, vous avez la possibilité de faire des paiements échelonnés."
Les adoptions en baisse en 2024
L'occasion pour lui encore une fois de plaider auprès des familles de se rendre dans les associations de protection animale, qui proposent l'adoption. Celle-ci, par ailleurs, a été en baisse en 2024. "On a eu une légère augmentation des abandons, 2%, mais surtout une baisse des adoptions. On a recueilli 44.000 animaux pour 39.000 adoptions", a-t-il fait savoir.
L'inflation n'a pas aidé, analyse-t-il, prenant exemple sur les dispensaires, douze répartis en France, qui proposent aux propriétaires d'animaux qui vivent avec les minimas sociaux, de les soigner gratuitement. "On a constaté une augmentation de 4% des personnes qui demandent cette aide, c'est inquiétant."