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"J’ai été arraché des bras de ma mère": les pratiques illicites de l’adoption internationale au cœur d’un rapport

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Faire la lumière sur les pratiques illicites de l'adoption internationale: c'est l'objet d'un rapport remis ce mercredi à la ministre chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles, Sarah El Haïry. Papiers falsifiés, enfants volés ou achetés... Ce compte-rendu devrait aider des centaines de Francais adoptés à l'étranger à renouer avec leur passé.

C'est un rapport très attendu qui doit être remis ce mercredi après-midi à Sarah El Haïry, ministre chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles. Un compte-rendu issu d'une mission interministérielle lancée en 2022, composée des Affaires étrangères, de la Justice et de l'Enfance, qui doit faire la lumière sur les pratiques illicites dans l'adoption internationale.

Ce rapport devrait aider ces centaines de Français adoptés à l'étranger de manière douteuse, voire illégale, lorsqu'ils étaient enfants, et qui se retrouvent aujourd'hui confrontés à la difficulté de renouer avec leur passé volé.

Pendant 35 ans, Thomas a cru qu'il avait été adopté en bonne et due forme au Sri Lanka. “J’ai été dans les bras de mes parents, j’avais 15 jours”, confie-t-il.

Une adoption rendue possible grâce à une entremetteuse que ce commercial a reconnue, il y a cinq ans, par hasard, dans un reportage sur du trafic d'enfant.

“Là, je comprends que la femme dont ma mère m'a toujours parlé est en fait une des têtes du réseau de ce trafic. Je suis complètement déboussolé, je pleure tant que je peux”, indique-t-il.

Des tests ADN pour retrouver leurs identités?

Il se replonge alors dans son dossier d'adoption truffé d'erreurs, avant de partir au Sri Lanka retrouver sa mère biologique.

“Je découvre très vite que j’avais été arraché de ses bras et qu’on lui avait donné un ticket de bus pour qu’elle rentre chez elle, sans rien de plus”, décrit-il.

Une identité retrouvée qu'il savoure. “En fait, ça y est, je suis un homme complet. J’ai mon histoire complètement”, souligne-t-il. Mais qui n'efface pas son passé volé. “On ne peut pas déraciner un enfant, c’est inhumain”, dénonce-t-il.

Autour de ces centaines de cas, 13 associations se sont formées en fonction des pays concernés. Toutes demandent aujourd'hui à l'Etat un accompagnement gratuit pour retrouver leur identité, à commencer par pouvoir bénéficier de tests ADN encadrés pour faire la lumière sur leur passé.

Alfred Aurenche avec Guillaume Descours