Je ne m'attendais pas à ça: qui sont les 58 prévenus jugés en comparution immédiate après les violences de l'Acte 18

Après les nombreuses interpellations effectuées par les forces de l'ordre samedi, les premiers prévenus ont été jugés en comparution immédiate ce lundi. Beaucoup ont écopé de prison avec sursis et certains, de peine de prison ferme.

Au cours de la manifestation violente de samedi à Paris, les forces de l’ordre avaient procédé à de nombreuses interpellations. Les premières comparutions immédiates ont commencé lundi. Il y en a déjà 58. Vincent avait été arrêté près de l’Arc de Triomphe avec des morceaux de bitume et de marbre dans ses poches. Il a été condamné à de la prison ferme. Mais majoritairement, les prévenus ont écopé de peines avec sursis. 

"C'est stupide. J'ai honte", admets le prévenu. Ce père de famille de 35 ans est soupçonné d'avoir jeté une bouteille de fumier sur les forces de l'ordre et d'avoir volé des maillots du PSG et une paire de chaussettes du club. "C'était l'effet de groupe", tente de se justifier ce chauffeur livreur d'1m90. 

"J'ai répondu à l'appel général à manifester à Paris, poursuit-il. C'était la première fois. Nous, au Mans, c'est Bisounours à côté. Je ne m'attendais pas à ça", affirme-t-il. 

Un mois de prison ferme

Une affirmation qui ne convainc pas la Présidente du tribunal qui le reprend: "Vous avez la TV, la radio vous saviez qu'il y avait des débordements depuis 3 mois à paris". "Mais je ne suis pas un black block", assure le prévenu qui s'excuse auprès des forces de l'ordre. 

Le procureur semble lassé. "C'est toujours la même réponse. Je ne savais pas. Mais après 18 samedis, on ne peut plus s'abriter derrière une prétendue ignorance", estime-t-il. Le tribunal est de son avis. Malgré un casier judiciaire vierge le chauffeur livreur est condamné à un mois de prison ferme avec mandat de dépôt.

Depuis le début de cette crise sociale sans précédent, le 17 novembre, et jusqu'au 12 décembre, près de 1550 affaires ont été jugées en comparution immédiate et ont donné lieu à 354 mandats de dépôt, a indiqué la chancellerie. Environ 40% des condamnations étaient des peines d'emprisonnement ferme. 

Marion Dubreuil avec Guillaume Descours