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Les associations vent debout contre la loi immigration, une manifestation devant le Sénat

Des sans-papier manifestent devant le Sénat

Des sans-papier manifestent devant le Sénat - RMC

Les associations dénoncent le nouveau projet de loi immigration du gouvernement évoquant une "accumulation de mesures répressives".

Les associations de défense des immigrés se sont inquiétées lundi du projet de loi immigration du gouvernement qu'elles voient comme une "accumulation de mesures répressives" et contraires aux "principes humanistes", appelant les parlementaires à "rejeter" le texte dont l'examen débute dans l'après-midi au Sénat.

"L'accumulation des mesures répressives, sécuritaires, est devenue la ligne directrice du projet de loi", a estimé Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade, lors d'une conférence de presse de 35 associations et collectifs de sans-papiers à Paris.

Le texte, défendu par les ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin et du Travail Olivier Dussopt prévoit une batterie de mesures destinées à faciliter les expulsions des étrangers auteurs du troubles à l'ordre public, un volet intégration notamment pour les travailleurs sans-papiers, ainsi qu'une réforme du système d'asile.

"À quel moment va-t-on parler des drames aux frontières"

"C'est terrible qu'en France, pays des droits humains, on associe uniquement les questions migratoires à l'assimilation migrants/délinquants, aux mots 'répression', 'stigmatisation', 'expulsions', 'enfermement'", a énuméré la responsable associative.

"Où sont l'accueil, la solidarité ? A quel moment va-t-on parler des drames aux frontières, des personnes qui vont continue à mourir sur les parcours migratoires ?", a-t-elle ajouté, estimant que le projet de loi n'est "pas à la hauteur des enjeux".

Une dizaine de travailleurs sans papiers se sont également rassemblés devant le Sénat quelques heures avant l'examen du projet de loi immigration, a constaté RMC.

Certains amendements dans le viseur des associations

"Il n'y a rien qui va dans ce texte", a abondé auprès de l'AFP l'ancien ministre socialiste Benoît Hamon, qui dirige désormais l'ONG Singa, oeuvrant à l'inclusion socio-économique des réfugiés.

Le projet de loi, qui sera ensuite débattu à partir du 11 décembre à l'Assemblée nationale, "sera probablement pire à la fin" de son examen, car si le gouvernement "veut une majorité, c'est forcément par un durcissement" après un accord avec "la droite, voire l'extrême droite", anticipe-t-il.

Dans un communiqué commun, les 35 organisations ont appelé les parlementaires "à rejeter ce texte et enfin avoir le courage d'adopter une politique respectueuse des droits fondamentaux".

Les inquiétudes viennent aussi de certains amendements déposés avant la reprise de l'examen du texte, maintes fois reporté depuis un an.

Certaines centrales syndicales, associations ainsi que des universitaires ont ainsi demandé lundi à la Première ministre Elisabeth Borne de supprimer ceux qui "remettent en cause le droit du sol" pour les enfants nés en France de parents étrangers.

G.D. avec AFP