Les Jeux paralympiques peuvent-ils aider à faire changer les regards sur le handicap?

C'est le top départ des Jeux paralympiques avec ce mercredi, à 20h, la cérémonie d'ouverture qui aura lieu aux Champs-Élysées et sur la place de la Concorde, à Paris.
Deux millions de billets ont été vendus et il reste 500.000 billets disponibles, mais "on aura des stades qui seront pleins" s'est félicité Tony Estanguet ce mardi. Certes, c'est moins que les 9,7 millions de billets vendus pour les Jeux olympiques. Mais pour autant, l'engouement reste bien présent pour une partie des Français qui ont été séduits par l'esprit olympique. Et avec les Jeux paralympiques, il y a aussi l'espoir qu'ils changent le regard sur le handicap.
Petite partie de ping-pong avant la cérémonie d'ouverture. Auguste, 11 ans, compte suivre le para-tennis et le para-tennis de table.
“Beaucoup de gens ne regardent pas les paralympiques parce que pour eux, ce n’est pas aussi extraordinaire que les JO. Mais pourtant, c’est aussi bien”, assure-t-il.
Pas de différence non plus pour Daniel entre les Jeux paralympiques et les Jeux olympiques. Il ira voir des épreuves avec ses deux petits enfants, qui ont déjà une autre vision du handicap. “Je vois ma petite fille qui a 5 ans, elle parle des gens qui ont une jambe artificielle. Pour eux, ça devient commun, donc tant mieux”, indique-t-il.
Pour Jean-Pierre, auditeur de RMC, il est important que les gens ouvrent les yeux sur ce qu’est un handicap. “Quand vous devenez handicapé, vous sentez le regard des gens qui change. Mais ce n’est pas une tare, il ne faut pas que les gens aient peur de dévoiler leur handicap. Ce regard, c’est souvent des regards de pitié et on n’a pas besoin de ça. Peut-être de la compassion un peu, mais on est des gens tout à fait normaux. Moi, je vis très bien mon handicap”, assure-t-il.
La crainte d'un effet JOP sans lendemain
Car en effet, beaucoup de personnes handicapées continuent de vivre leur passion à fond. C’est le cas d’Eric qui a livré son témoignage sur RMC ce mercredi matin. Accidenté depuis une chute sur un marathon, il n’a jamais abandonné sa passion et le sport.
“J’ai souffert d’une chute sur un marathon. Je me suis cassé les cervicales, mais j’ai eu la chance que la moelle épinière ne soit pas complètement sectionnée. Ça m'a permis de remarcher avec une béquille. Je ne peux plus courir, mais je fais du sport en fauteuil. Diminué physiquement, j’ai été renforcé moralement, “indique-t-il.
Cet engouement autour des Jeux paralympiques est aussi salué par Sandrine, en situation de handicap. “Si les jeunes peuvent mettre en valeur tous ces problèmes, c’est bien, il faut en profiter”, pointe-t-elle. Mais elle ajoute qu'après les Jeux paralympiques, la question du handicap ne doit pas retomber dans l'oubli.