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"On vit quelque chose d'incroyable": immersion au coeur du "Convoi de la liberté", qui prend de l'ampleur

REPORTAGE RMC - Nous suivons le "Convoi de la liberté" parti du Sud-Est de la France, avec pour objectif de rallier la capitale ce vendredi soir après une dernière étape à Lyon vendredi soir.

Jour J pour les "Convois de la liberté". Le mouvement national inspiré du Canada arrivera ce vendredi soir à Paris malgré l'interdiction du préfet d'accéder à la capitale. Des milliers d'automobilistes sont partis de tout le pays pour dénoncer les restrictions sanitaires et exprimer un ras-le-bol général face à la situation actuelle. Et malgré les interdictions, les participants semblent toujours fermement décidés à rejoindre la capitale.

Aucune demande de manifestation n'a été déposée, et le préfet de Paris a annoncé ce qui attend les participants du "convoi de la liberté" en cas d'entrave à la circulation : jusqu'à deux ans d'emprisonnement, 4.500 euros d'amende et la mise en fourrière de leur véhicule.

Les organisateurs du mouvement le définissent comme "l'étape d'après" de la mobilisation antigouvernementale des "gilets jaunes" et des opposants au pass sanitaire. Ces cortèges prévoient de se retrouver à Paris ce soir puis de rallier Bruxelles pour une "convergence européenne" lundi 14 février, malgré l'interdiction des autorités belges.

"S'il le faut, on ira jusqu'à Bruxelles"

Nous avons pris place dans le "Convoi" pour suivre la mobilisation. Parti de Nice, le convoi a depuis fait escale à Aix-en-Provence, Avignon, Montélimar et Lyon.

On a pu constater que le mouvement prend de l’ampleur sur et au bord des routes. Bloqués dans un bouchon de plusieurs kilomètres sur la nationale 7, Jean-Louis, tout sourire, et sa femme Wendy, sont même partis de Corse en bateau et sont déterminés.

"Ici ça bloque habituellement pendant les vacances, donc j'imagine qu'il y a quand même un gros phénomène. S'il le faut on ira jusqu'à Bruxelles quoi"

"J'ai pris un jour de congés exprès pour les encourager"

Au son des klaxons, le convoi ne passe pas inaperçu dans les communes qu’il traverse. Drapeaux tricolores, autocollants et slogans peints sur les vitres des voitures. Une ambiance bon enfant sur et au bord de la route. Au milieu de ses ballons gonflables Violaine a attendu le convoi pendant une heure et demie.

"J'ai pris un jour de congés exprès pour les encourager. Si je peux leur apporter un soutien de quelque sorte qui soit, je serai là."

Quelques kilomètres plus loin, André, retraité, s’affaire à trier les dons de nourriture et savoure le succès de cette manifestation.

"Il y a une mobilisation générale. Il y a une solidarité incroyable. Même des supermarchés nous aident. La détermination est sans faille. et on en est juste au début ! On vit quelque chose d'incroyable", explique-t-il, ému.

Après une nuit en banlieue lyonnaise, hébergés par des bénévoles ou des amis, le convoi repart ce vendredi matin, avec toujours un peu plus de voitures. Tout cela sans trop savoir ce qu'il va se passer au moment de l'arrivée à Paris, l'organisation décentralisée de ce mouvement sur les réseaux sociaux fait qu'à part divers messages et cartes publiées sur Facebook, aucun mot d'ordre officiel n'est transmis.

Florian Chevallay (édité par J.A.)