À quoi pourrait ressembler le "pass sanitaire" dont le gouvernement dessine déjà les contours?

Le gouvernement le présente comme l'arme qui permettra de retrouver la liberté : le pass sanitaire. L’exécutif avance pas à pas, et dès le 2 juin, avec la fin de l'état d'urgence sanitaire, ce pass sanitaire pourrait bien se généraliser. Il s'appuiera sur l'application TousAntiCovid, qui permet depuis quelques jours de stocker, via des QR codes, les résultats des tests PCR et les certificats de vaccination, sésames indispensables pour voyager.
Mercredi, à l'issue du conseil des ministres, Jean Castex, le Premier ministre, a ouvert la porte à l'utilisation du pass sanitaire pour accéder à des événements sportifs ou culturels, comme des concerts ou des festivals.
"Le pass sanitaire, c’est un nouvel outil qui vise les déplacements pour entrer ou sortir du territoire national. Son contenu, ça peut-être les tests ou la vaccination. Est-ce qu’il y aura d’autres usages ? Nous devons en débattre en particulier pour l’accès aux grands événements sportifs ou culturels. C’est le Parlement qui aura le dernier mot, a précisé le Premier ministre.
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"C’est le parlement qui aura le dernier mot"
Une initiative saluée par les professionnels de l'événementiel:
"On a déjà pleins d'applis dans nos smartphones, je pense que si cela peut nous permettre de revivre et d'aller dans des restaurants bars et concerts, il faut le vivre. C'est critique psychologiquement et financièrement donc toute initiative positive qui doit nous permettre de rouvrir nos est extrêmement importante", plaide Angelo Gopée, le directeur général de Live Nation, un organisateur de concerts et de festivals.
Mais d'autres s'inquiètent des éventuelles dérives d'un pass sanitaire:
"L'enjeu c'est que demain cela devienne une exigence de certains lieux publics, compagnies aériennes ou restaurants: 'vous ne l'avez pas, vous êtes pénalisés'. Là on commence à aller vers un problème potentiel de liberté", s'nquiète Hervé Le Jouan, le président-directeur général de Privonwy spécialiste de la protection des données personnelles.
"C'est la porte ouverte à une certaine facilité de différenciation de traitements. L'enjeu, ce n'est pas tant l'application que l'usage qui va en être fait au niveau de la discrimination", ajoute-t-il.
Alors le gouvernement le promet: "C’est le Parlement qui aura le dernier mot", assure Jean Castex qui promet de respecter les libertés des Français: "C’est à la fois un élément de sécurité qui touche à nos libertés fondamentales, il est donc normal que le législateur s’en saisisse".
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