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Après l'agression d'une médecin à Marseille, la profession appelle l'exécutif à des "mesures urgentes"

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Lundi 12 août dernier, une médecin a été agressée par des patientes mécontentes, dans son cabinet situé dans les quartiers nord de Marseille. Cette jeune généraliste s’est retrouvée avec quatre jours d'ITT et a porté plainte. Depuis, dix syndicats de médecins libéraux ont déploré une hausse "alarmante" et "inacceptable" des violences envers les praticiens.

Après l'agression d'une médecin à Marseille mi-août, dix syndicats de médecins libéraux ont déploré mardi une hausse "alarmante" et "inacceptable" des violences envers les praticiens, et appelé l'exécutif à prendre "des mesures urgentes pour les protéger".

"Le nombre d'agressions envers les médecins et, plus largement, envers les professionnels de santé en France a atteint un niveau alarmant, mettant en péril non seulement leur sécurité, mais aussi la qualité des soins", écrivent dans un communiqué ces syndicats, dont les six organisations représentatives de la profession (MG France, CSMF, Avenir Spé-Le Bloc, SML, UFML-S, FMF).

Un phénomène qui "témoigne d'une crise profonde"

Selon une étude de l'Ordre des médecins, les violences contre les praticiens ont augmenté de 23% en 2022 par rapport à 2021, rappellent-ils. "Face à cette situation, il est impératif que les autorités gouvernementales prennent des mesures urgentes", poursuivent-ils.

En septembre 2023, le gouvernement avait annoncé un plan pour la sécurité des soignants, incluant une campagne de sensibilisation, des formations, le financement de dispositifs d'alerte ou le renforcement des sanctions contre les auteurs, des mesures que les syndicats jugent "nécessaires", mais "pas suffisantes".

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Ce phénomène "témoigne d'une crise profonde" et "le manque de volonté d'investissement dans la santé entraîne une pénurie de soignants et par conséquent des délais de consultations allongés, une pénurie de médicaments, un manque de lits à l'hôpital, tout cela provoquant inexorablement une montée de l'agressivité", estiment-ils, refusant de "payer le tribut du délabrement du système de santé".

Manifestation de soutien

Jeudi, le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) avait déjà exprimé par communiqué son "soutien indéfectible" à la médecin marseillaise agressée, et à l'ensemble des médecins victimes de violences.

La victime, une jeune médecin généraliste, travaillait depuis quelques semaines au centre de santé de la Viste (XVe arrondissement), dans les quartiers nord de Marseille, lorsqu'elle a été agressée le 12 août, a indiqué le préfet de police des Bouches-du-Rhône.

Elle a été frappée violemment par deux femmes à qui elle avait refusé d'établir une ordonnance, réclamée pour un tiers non présent au cabinet, a-t-il expliqué. La victime s'est vu décerner quatre jours d'incapacité totale de travail (ITT).

Une manifestation de soutien a réuni jeudi une centaine de personnes devant le cabinet, dont des élus locaux, représentants de l'ordre des médecins et habitants. Une suspecte, placée en garde à vue lundi, devait être présentée à la justice mardi, a-t-il précisé.

RMC avec AFP