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Botulisme à Bordeaux: pourquoi il faut faire vite pour retrouver les potentiels malades

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Après la découverte d'un foyer de botulisme à Bordeaux, les services de santé s'activent pour retrouver les clients qui ont mangé ces derniers jours au Tchin Tchin Wine Bar. Et le temps est compté, alors qu'une personne est déjà décédée et que neuf autres sont hospitalisées.

Une personne est décédée et neuf personnes sont hospitalisées après la découverte d’un foyer de contamination de botulisme à Bordeaux. Les patients, la plupart de nationalité étrangère, ont tous mangé des sardines en conserve artisanales dans un même restaurant à Bordeaux, la semaine dernière, le "Tchin Tchin Wine Bar".

Parmi les 12 cas recensés, huit sont pris en charge au CHU de la ville. Sept en réanimation, cinq sous assistance respiratoire et une placée en unité de soins continus. Il s’agit de Québécois, d’Irlandais et d’Américains.

Mais les recherches pour retrouver les personnes potentiellement contaminées se poursuivent. Elles sont potentiellement 25 personnes à avoir été infectées par neuf bocaux de fabrication artisanale. Servis à table, ils contenaient chacun entre trois et quatre sardines.

Beaucoup de clients étrangers

Les autorités cherchent encore jusqu’à 13 personnes. Et pour se faire, la direction départementale de protection des populations a relevé les tickets de paiement et les messages laissés sur la boîte vocale du restaurant.

Ils ont pu se procurer le numéro de téléphone des clients. Ceux venus manger entre le 4 et le 10 septembre ont été alertés pour être soignés au plus vite, mais ce n’est pas si évident. Originaires des Etats-Unis, du Canada, d’Irlande ou encore d’Allemagne, ces clients sont pour certains déjà repartis. Alors, l’ensemble des professionnels de santé a été alerté par le ministère de la Santé, en France comme à l'étranger.

"Les services de la préfecture sont en train de faire une enquête, avec le carnet de réservations du restaurant où parfois il y a des numéros de téléphone, et des cartes bleues. Ensuite, ils vont nous donner les noms, à l’ARS. On va les recontacter ou les donner aux autres ARS si ce sont des résidents d’autres régions, voire au niveau national quand ils sont d’autres pays. Ce restaurant était surtout fréquenté par des clients étrangers. Et ce sont d’ailleurs surtout des clients étrangers qui sont malades aujourd’hui", indique ce jeudi matin Benoit Elleboode, directeur général de l'ARS Nouvelle-Aquitaine, dans "Apolline Matin" sur RMC.  
Témoin RMC : Benoît Elleboode - 14/09
Témoin RMC : Benoît Elleboode - 14/09
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Des symptômes digestifs et neurologiques

Le temps d’incubation de la maladie pouvant aller de quelques heures à quelques jours, la survenue d’autres cas n’est pas exclue, selon les autorités sanitaires.

"C’est une maladie mortelle, avec des risques importants. C’est pour ça qu’on fait cet effort pour rechercher, jusqu’à ce week-end parce qu’après la durée entre la prise de la toxine et les premiers symptômes sera passée. On sait qu’on n’aura plus de nouveaux patients parmi les clients.  Il y a plusieurs types de symptômes, digestifs mais surtout neurologiques. On voit double. Et comme c’est une toxine qui agit sur les muscles, ça peut paralyser les muscles respiratoires. C’est le principal problème, c’est pour ça qu’on met les personnes en réanimation. Il existe une anti-toxine. Plus on peut la délivrer tôt au patient, plus il se remet vite", détaille Benoît Elleboode. Mercredi soir, le Tchin Tchin Wine Bar est resté fermé.

Cassandre Braud avec Guillaume Descours