"Mon cerveau commençait à se paralyser": le témoignage d'une ancienne malade du botulisme

Au moins 12 personnes infectées, une alerte mondiale lancée... Le foyer de contamination de botulisme à Bordeaux continue d'inquiéter. Une personne est décédée, et neuf autres sont hospitalisées, mais le temps d’incubation de la maladie pouvant aller de quelques heures à quelques jours, la survenue d’autres cas n’est pas exclue, selon les autorités sanitaires. Cette maladie neurologique est rarissime, moins de 10 cas par an en France, mais elle peut être très dangereuse. Elle est mortelle dans 5 à 10 % des cas.
Une maladie que connaît bien Sandra, qui a failli succomber du botulisme, il y a quelques années. Pour elle, tout a commencé autour d'un repas de famille, un dimanche. Elle boit avec sa belle-mère du café avarié.
“Le lundi, ça allait très bien, et le mardi, je voyais double voire triple. Je voyais trois-quatre fois la même personne en face de moi. J’avais du mal à marcher, comme si mes jambes étaient très lourdes. Mon cerveau commençait à se paralyser”, explique-t-elle.
"J'ai dû réapprendre à marcher"
Une fois à l'hôpital, le diagnostic tombe. Cette agent d'entretien et sa belle-mère sont victimes de botulisme. Sandra passera une dizaine de jours en réanimation, avant de se réveiller, en ayant tout oublié.
“C’est comme si on redevenait un petit bébé. Il faut réapprendre à marcher par exemple. Un truc tout bête, se peigner les cheveux, c’était très compliqué. Ça a été très dur”, confie-t-elle.
Alors, cette ancienne victime tient à partager un conseil pour les proches des victimes hospitalisées ces jours-ci: “Il faut garder espoir et si possible un peu leur parler. Moi, j’entendais un peu dans le coma. Donc ils peuvent très bien entendre aussi”.