"C'est de la chimie": des produits ultra-transformés pour remplacer la viande dans les cantines

Manger moins de viande, oui. Mais par quoi la remplacer? C'est une des questions que pose Sandra Franrenet dans son "Livre noir des cantines scolaires" (Leduc.s Éditions). Elle revient notamment sur un appel de parents d'élèves du 18e arrondissement de Paris, qui ont découvert dans le menu de leurs enfants des produits végétaux ultra-transformés.
"L'aliment qui a mis le feu aux poudres, c'était des allumettes végétales bio. Quand on a regardé la composition, on a vu que c'était en fait des poudres. C'était de la chimie", explique-t-elle, ce mercredi, dans "Apolline Matin" sur RMC et RMC Story.
"C'est pire que de faire manger de la viande"
Des produits utilisés comme offre végétarienne alternative à la viande. "En soit, on mange trop de viande et c'est important de manger davantage de cuisine végétarienne. Mais le souci, c'est que de tels produits sont pires que de faire manger de la viande" explique Sandra Franrenet.
Pour la journaliste, le problème vient d'une mauvaise formation des cuisiniers qui "ne sont pas du tout formés à la cuisine végétarienne", une situation qui profite à l'industrie agroalimentaire: "Les commerciaux se frottent les mains. Ils arrivent avec des catalogues de milliers de références de produits qui, en plus, vont imiter tout ce qui est produit carnés: nuggets, escalopes émincés, hachés, végétaux." Des produits qui, en plus, plaisent aux enfants.
"Dans cette alimentation végétale, on trouve le meilleur comme le pire. Il y a de très bons plats, comme des galettes végétales qui vont vraiment imiter le fait maison. Mais on va aussi retrouver des produits qui sont bourrés de marqueurs d'ultra-transformation."
"Du sucre" comme principal ingrédient de galettes végétales
Sandra Franrenet cite l'exemple de galettes végétales qui intègrent dans leur composition de la maltodextrine: "C'est de l'amidon de maïs, des arômes, du sirop d'érable, du sirop de canne. Donc, en gros, c'est du sucre. Tous ces produits ont un index glycémique très élevé, c'est à dire qu'ils font le lit de tout ce qui est obésité et maladies chroniques."
De plus, l'autrice indique que ces produits ne sont pas forcément moins chers que des protéines carnées qui ne sont pas transformées. "Mais quand on regarde les catalogues de références (de l'agro-alimentaire), il y a certains steaks végétaux qui sont plus chers au kilo que la viande". Elle dénonce "l'énorme opacité" derrière ces prix.
Pour Sandra Franrenet, l'unique solution est dans la formation des cuisiniers à faire "une cuisine végétale saine à partir de produits bruts". "Ça reviendra moins cher et en plus, on saura ce qu'on met dans l'assiette des enfants" conclut-elle.