"Ça va être un peu relou": les jeunes déçus de l'interdiction prochaine des "puffs"

Bientôt la fin des "puffs". Ces cigarettes électroniques jetables vont être interdites, a annoncé Élisabeth Borne. La mesure sera intégrée au nouveau plan de lutte contre le tabagisme 2023-2028, indique la Première ministre.
L'Allemagne, la Belgique ou l'Irlande ont déjà interdit ces "puffs", très prisées des adolescents, et néfastes pour la santé et l'environnement. "C'est un réflexe, un geste auquel les jeunes s'habituent. Ensuite, c'est comme ça qu'ils vont vers du tabagisme et il faut arrêter cela", a précisé Élisabeth Borne.
Packaging coloré, saveurs acidulées, la puff à la côte auprès des adolescents. Selon un sondage de l'Académie nationale de médecine, au moins 10% des 13-16 ans en ont déjà fumé. Parmi eux, Rayane, 16 ans, consommateur régulier depuis six mois.
“Il y a des goûts aux bonbons, donc c’est plus attirant par rapport au sucre. Je pense m'acheter une cigarette électronique normale à remplir soi-même”, indique-t-il.
Véga, 14 ans, fume une puff entière par jour. Elle est frustrée par son interdiction imminente. “Ça va être un peu relou, mais je vais faire avec. Je trouve ça mieux que les gens s’en tiennent aux puffs plutôt que de fumer des trucs beaucoup plus graves qui atteignent vraiment la santé”, appuie-t-elle.
Un problème environnemental
Du côté des bureaux de tabac, la nouvelle inquiète, car leur marge est plus importante sur les puffs que sur les cigarettes. La Chambre Syndicale des buralistes ne se prononce pas contre l'interdiction, à condition qu'elle concerne aussi le e-commerce et les grandes surfaces.
Les médecins, eux, se réjouissent de ce retrait. Frédéric Le Guillou, pneumologue et président de l'association Santé respiratoire France, milite depuis des mois pour faire interdire la puff.
“Cette cigarette contient de la nicotine et donc on rend nos jeunes addicts à la nicotine vis-à-vis d’un produit de consommation courante”, explique-t-il.
Au-delà de l'enjeu sanitaire, il y a l'aspect écologique. Difficilement recyclable, cette cigarette en plastique et sa batterie non-rechargeable au lithium sont une menace pour l'environnement.