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Ces habitants de l’Ariège déposent plainte: "On en a assez d’être empoisonnés au glyphosate"

Le collectif ariégeois "Campagne Glyphosate" s'apprête à lancer une nouvelle série de plaintes pour "mise en danger de la vie d'autrui".

Ils sont une cinquantaine, et s'apprêtent à déposer plainte ce lundi après-midi, au Tribunal de Grande Instance de Foix, sur la base d'analyses d’urines réalisées début octobre. Ils avaient déjà déposé en juin huit dossiers étayés par des analyses d'urines contaminées par le pesticide le plus connu, sans suites pour l'instant.

Martine fait partie des 53 plaignants qui porteront un tee-shirt blanc sur lequel est mentionné la quantité de glyphosate retrouvé dans les urines. Cette ancienne consultante en santé publique est extrêmement déterminée:

"Je dépose plainte car j’ai constaté que j’avais 5 fois la dose autorisée dans l’eau dans mon propre corps alors que je me nourris tout à fait correctement, que je mange bio, que j’ai un jardin, et que je n’emploie pas de pesticides".

"Nous portons plainte contre les décideurs"

Martine ne vise pas ceux qui utilisent les pesticides, elle en veut surtout à surtout à Bruxelles et aux grandes firmes qui commercialisent ce produit:

"Nous, nous portons plainte contre les décideurs, contre les fabricants de pesticides, contre les décideurs européens qui ont mis ce produit extrêmement dangereux sur le marché, nous ne portons pas plainte contre les agriculteurs, contre ceux qui ont été finalement trompés".

C’est Dominique Masset qui co-préside ce collectif ariégeois. Sur les 250 personnes qui ont effectué des analyses d’urines, toutes ont noté la présence de glyphosate:

"On en a assez d’être empoisonnés alors qu’on n’utilise pas ces produits, être en quelque sort les fumeurs passifs, comme cela a été le cas il y a quelques années et qui a permis la Loi Evin, nous on demande l’interdiction de ce produit car on ne peut plus accepter d’être empoisonnés au quotidien".

Dominique est persuadé qu’il s’agit du prochain scandale sanitaire en France. Des centaines et des centaines de plaintes ont déjà été recensées par 25 collectifs créés dans tout le pays.

Jean-Wilfrid Forquès (avec P.B.)