Comment la députée Martine Wonner est devenue en 18 mois l'égérie des anti-masques et anti-vaccin
La prise de position de trop de Martine Wonner. La députée du Bas-Rhin "covido-sceptique", déjà exclue de la majorité il y a un an, va être exclue du groupe Libertés et territoires à l'Assemblée (centristes d'opposition, 17 membres). La décision doit être entériné en réunion de groupe mardi.
Ses collègues lui reprochent d'avoir exhorté, samedi, les citoyens à "faire le siège des parlementaires" et "envahir leurs permanences". Des propos tenus à Paris lors d'une manifestation contre le pass sanitaire à laquelle a notamment participé l'ex-numéro 2 du FN, Florian Philippot.
Martine Wonner s'était déjà faite remarquer à de nombreuses reprises ces derniers mois pour ses positions à contre-courant sur la crise sanitaire. Elle est devenue en 18 mois l'une des égéries des anti-masques puis des anti-vax sur les réseaux sociaux.
Il y a un an, Martine Wonner est exclue de la majorité pour avoir voté contre la stratégie de déconfinement du gouvernement. Elle rejoint alors le groupe Libertés et territoires et multiplies les sorties polémiques.
Elle va créer son propre mouvement
"Le masque ne sert strictement à rien", lance dans l'hémicycle la psychiatre de formation à la veille d'une deuxième vague qu'elle refuse de voir venir. Membre d'un collectif pro-Raoult, Martine Wonner propose très tôt de traiter les patients covid à l'hydroxychloroquine.
Début novembre, elle dénonce la prolongation de l'état d'urgence sanitaire puis apparait dans le documentaire complotiste Hold up. La députée s'attire alors les foudres de certains ministres. Martine Wonner ne cache plus sa proximité avec certains élus d'extrême gauche et d'extrême droite. Elle doit annoncer cette semaine la création de son propre mouvement politique: "Ensemble pour les libertés".
"Est-ce que vous pensez vraiment que j'appelle à la violence?"
Martine Wonner: "Est-ce que vous pensez vraiment que j'appelle à la violence? En fait les citoyens m'ont interpellé et s'offusquent car ils n'arrivent jamais à joindre leur député. Ils n'ont pas réponse , donc ce que je leur ai dit c'est d'aller au devant des permanences parlementaires. Le mot 'envahir' était peut-être sous le feu de l'action avec le micro en main. Vous pensez vraiment vraiment que je suis une femme qui attise la violence ? Je ne comprends pas, où est passée la démocratie en France ?"