Comment une crèche de Limoges déclare la guerre aux perturbateurs endocriniens

- - AFP
Charlotte Laumont est directrice de la crèche Joliot-Curie à Limoges:
"C'est une initiative qui est partie du maire de Limoges, Emile-Roger Lombertie, qui est un ancien médecin. Et ça rentre dans une politique plus globale de la ville de Limoges en matière de santé. L'idée était donc de choisir une crèche test pour sensibiliser autour des perturbateurs endocriniens.
On ne change pas nos habitudes du jour au lendemain, nous sommes dans une phase de transition. Dans un premier temps, il faut que l'on change le regard que l'on a sur notre quotidien en matière de produits d'entretien, de jouets et jeux que l'on peut proposer aux enfants.
Plus de peinture à paillettes
Nous avons fait un gros tri notamment au niveau des loisirs créatifs: on a jeté un certain nombre de peintures qui n'étaient pas adaptées aux enfants avec la présence de métaux lourds, comme la peinture à paillettes par exemple. Tout ce qui est joli en fait!
Les éducatrices vont être formées à utiliser des matières plus naturelles: de la pâte à sel, de la pâte à modeler maison, et utiliser la gouache la plus simple que l'on puisse trouver.
Ça veut dire qu'il y a un gros travail en partenariat avec le service des marchés publics parce que nous allons avoir besoin de nouveaux produits notamment au niveau de l'entretien. Par exemple, nous allons tester un certain nombre de produits d'entretien.
Ce que nous faisons déjà, c'est que l'on utilise moins tous les produits: on fait un jour avec produits, un jour sans produits. Et on les utilise a minima dans le quotidien direct de l'enfant: dans les lits, les tapis à langer, le sol. A terme, nous aurons des produits plus sains, à base de vinaigre blanc ou de bicarbonate par exemple. On aère aussi beaucoup.
Pour les enfants, on a déjà un savon en test, sans odeur. Et par exemple quand un enfant fait pipi, on le rince simplement à l'eau.
"Plus vigilants sur la fiche technique des jouets"
Quand nous allons commander des jouets, nous allons être plus vigilants sur la fiche technique et éventuellement aller demander au fournisseur des précisions.
Nous allons aussi changer une partie de la vaisselle. On commence par celle des bébés. Nous avions de la vaisselle en mélaminé. Nous allons avoir des assiettes en porcelaine et des verres en Pyrex. Et de l'inox en cuisine. Le but c'est de remplacer ce qui est le plus usé dans un premier temps parce que c'est ce qui dégage le plus de produits toxiques pour l'enfant. L'idée est de tout remplacer progressivement bien sûr.
Les familles n'ont pas le même niveau d'intérêt, mais on essaie d'informer. On en parle beaucoup, mais en parlant du quotidien de l'enfant très concrètement.
Il y a ceux qui sont plutôt indifférents, mais on met en avant la santé de l'enfant donc nous n'avons pas de réactions négatives. L'équipe a aussi été partie prenante dans ce travail et plutôt moteur dans cette initiative".