Emmanuel Macron a-t-il pris un risque? "Le confinement ne s'impose plus dans l'opinion"

Confinement : Emmanuel Macron a-t-il raison de tenir tête aux médecins? - RMC
Un sursis ? Emmanuel Macron a choisi de ne pas reconfiner la France face à l'épidémie de coronavirus alors que les Français s'y préparaient. Face au risque de ras-le-bol, l'exécutif se donne une chance d'éviter de mettre le pays à l'arrêt alors que les chiffres sanitaires semblent se stabiliser sans s'améliorer.
"J'ai confiance en nous. Les heures que nous vivons sont cruciales. Faisons tout pour freiner l'épidémie ensemble", a twitté le Président. Une sorte d'appel à la responsabilité alors que le gouvernement est accusé d'infantiliser les Français.
"Il y a un chemin pour éviter le confinement. Ce n'est pas une autoroute, mais c'est un chemin réel", a illustré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal dimanche sur BFMTV. "Le moindre mois, la moindre semaine, le moindre jour de confinement qu'on peut éviter aux Français, il faut qu'on le prenne"
"Au début de la crise, l’impératif sanitaire s’imposait tout seul"
Bernard Sananès, président de l’institut de sondage Elabe, était l'invité de RMC ce lundi matin. Il estime ainsi qu’Emmanuel Macron a pris en compte l’avis des Français et pas que les chiffres sanitaires dans sa décision de ne pas reconfiner. “Evidemment, et c’est normal, il y a une prise en compte de l’opinion des Français.”
Bernard Sananès montre bien que le seuil d'acceptabilité d'un confinement des Français a largement baissé ces derniers mois.
"Au début de la crise, l’impératif sanitaire s’imposait tout seul. Au 2e confinement, il a fallu concilier l’impératif sanitaire et économique. Aujourd’hui, dans cette troisième phase, il y a un impératif sanitaire et économique et la question de l’opinion. Aujourd’hui le confinement ne s’impose plus. On était surpris, il y avait la peur et l’effet de sidération."
"Les Français sont assez légalistes depuis le début de cette crise"
Une large majorité de Français (60%) était "favorable" à un reconfinement, mais pas à certaines restrictions, dont la fermeture des écoles et des commerces non alimentaires, selon un sondage Ifop. Bernard Sananes rappelle que 8 Français sur 10 s’attendaient à un nouveau confinement il y a 15 jours. “L’opinion était prête mais partagée”.
Il estime que le risque de désobéissance civile marqué par un mouvement de colère de certains restaurateurs qui appellent à ouvrir ce lundi 1er février reste mesuré en France.
"Les Français sont assez légalistes depuis le début de cette crise. Il ne faut pas se tromper avec les effets de loupe avec les réseaux sociaux ou avec un seul restaurateur qui rouvre. On a autour de 40% de personnes qui disent qu'ils ne sont pas d'accord mais qu'ils vont respecter."