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"Il faut prendre des mesures strictes": alerte sur les cantines scolaires, soupçonnées d'augmenter les infections

Les cantines scolaires favoriseraient les contaminations. Mais le gouvernement n'envisage pas de les fermer, tout comme les établissements scolaires.

Les cantines scolaires dans le viseur? Alors que l'exécutif pourrait annoncer de nouvelles mesures cette semaine, la restauration en milieu scolaire est de plus en plus montrée du doigt dans la transmission du Covid-19 tandis que le taux de positivité augmente chez les plus jeunes.

Toutes les études montrent en effet que l’on se contamine dans les moments de convivialité, lorsqu’on est autour d’une table et sans son masque. Cela s’applique donc aussi aux restaurants scolaires, même s'ils sont soumis à une protocole sanitaire contraignant.

Or, on constate actuellement une hausse du taux d’incidence chez les plus jeunes: 9% en moyenne pour les moins de 20 ans, contre 6% pour l’ensemble de la population.

Plus encore que le chiffre, c’est la courbe qui inquiète: la montée est constante depuis plusieurs jours. Fermer les cantines scolaires pourrait donc permettre de freiner cette augmentation. Mais ce n’est pas d’actualité, disent les ministres de l’Education et de la Santé.

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"Il faudrait se résoudre à fermer les écoles"

Car même la fermeture des écoles n’est pas envisagée alors que nombre de nos voisins ont déjà suspendu les cours face au retour du coronavirus.

"C’est une question qui est très complexe. Du point de vue scientifique, au moment des repas, puisque les enfants baissent le masque, il faut prendre des mesures adaptées pour éviter l’augmentation de la contamination", plaide pourtant sur RMC le professeur Alexandre Mignon, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital Bichat et secrétaire du collectif Covidia.

"Si à un moment donné, il s’avérait que la circulation du virus est telle chez les enfants qu'ils deviennent vraiment dangereux, il faudrait se résoudre à fermer les écoles", plaidait mardi sur France Inter le professeur d’immunologie pédiatrique et président du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer. Mais "la fermeture des écoles a des conséquences assez dramatiques pour les enfants, en particulier les plus fragiles, on l'a vu au printemps dernier", tempérait-il, mettant en avant le décrochage scolaire.

Un conseil de défense doit désormais se tenir mercredi.

Louis Amar avec Guillaume Dussourt