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Les utilisateurs de faux-pass "repentis" pourront échapper à une amende s'ils se vaccinent: convaincant?

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La présentation d'un faux pass vaccinal vaudra à son détenteur une amende de 1.000 euros contre 135 euros avec le nouveau projet de loi. Mais les "repentis" seront pardonnés. Un dispositif convaincant?

Les détenteurs de faux-pass vont-ils se "repentir"? Le texte de loi sur le pass vaccinal arrive au Sénat cette semaine. Il doit être examiné en commission des lois ce lundi puis dans l'Hémicycle à partir de mardi. L'entrée en vigueur du pass vaccinal devrait se faire "au plus tard dans les premiers jours de la semaine du 17 janvier", et non pas le 15 janvier comme initialement prévu a indiqué dimanche le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

L'objectif du gouvernement est d'accentuer la pression sur les non-vaccinés, et par ricochet, contrer les détenteurs de faux passes sanitaires, qui représentent 5% des hospitalisés, selon le ministre de la Santé.

La sanction maximale est toujours de 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende pour les possesseurs de faux pass

Un amendement a été intégré dans le projet de loi pour permettre aux fraudeurs de bénéficier d'un statut de "repenti", et ainsi se faire vacciner "pour de vrai" sans risquer de sanction, s'ils se manifestent dans les 30 jours à compter de l'entrée en vigueur de la loi. Et un fraudeur qui se fera attraper aura 30 jours pour se faire vacciner s'il veut échapper à une sanction. 

En parallèle, la présentation d'un faux pass vaccinal vaudra à son détenteur une amende de 1.000 euros (dès la première infraction), contre 135 actuellement. Pour les possesseurs d'un faux pass, la sanction maximale est toujours de 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende.

"Ça circule dans toute la famille, même les amis qui veulent l'utiliser"

Ces mesures sont-elles assez dissuasives? Pour les non-vaccinés qui veulent continuer à aller au restaurant ou au cinéma, le plus simple est d'utiliser le pass sanitaire de quelqu'un d'autre, selon Alphonse qui utilise lui-même cette technique.

"Ça me permet d'aller au restaurant ou au cinéma ou encore d'amener mon gosse à la bibliothèque par exemple. Ça circule dans toute la famille, même les amis qui veulent l'utiliser, il n'y a plus de limites."

L'amende devrait bientôt passer de 135 à 1.000 euros, ce qui ne dissuade pourtant pas Mike. "Tant qu'il n'y a pas de contrôle d'identité, il n'y a pas de risques", selon lui. Mais la peur de la sanction a fait réfléchir Adrien:

"Je n'utilise plus de faux-pass. J'ai pas 1.000 euros donc pour faire un restaurant à 50 euros, ça fait cher payé."

"Se repentir de quoi ? Je n'ai rien à ma reprocher"

Le dispositif de repenti qui va être voté ne convainc pas Thierry. Ce quadragénaire s'est fait délivrer un faux certificat de vaccination pour 250 euros.

"Se repentir de quoi ? Je n'ai rien à ma reprocher, ce Omicron ne me fait pas peur vu ses symptômes. Dans mon cas individuel, je n'ai strictement aucun intérêt à me faire vacciner."

Ces réfractaires au vaccin se disent prêts à aller jusqu'au bout, avec comme seul échappatoire la possibilité d'un nouveau président qui annulerait le pass sanitaire en avril prochain.

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Victor Joanin (édité par J.A.)