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"Notre employeur ne nous protège pas": les enseignants ne comprennent pas pourquoi ils n'ont toujours pas accès à la vaccination

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Pour l'instant pas de calendrier précis, alors certains enseignants et maires prennent les devants.

Malgré les annonces d'Emmanuel Macron fin mars qui assurait "qu'une stratégie spécifique sera prévue pour toutes les professions les plus exposées, en particulier nos enseignants", aucun calendrier précis de vaccination des professeurs n'est fixé, et ce, alors que les écoles doivent rouvrir le 26 avril.

Laurence enseignante en maternelle pédale sereinement le long du canal de l'Ourcq car elle a reçu le mois dernier sa premiere dose de vaccin contre le Covid-19. Un coup de chance, car pour l'instant, les enseignants ne sont pas prioritaires pour se faire vacciner.

“C’est sûr que je suis plus sereine et plus protégée. J’ai eu la bonne information au bon moment. J’ai une collègue qui m’a dit à Bobigny, tu as la possibilité de te faire vacciner. Je n’ai pas de cas de comorbidités, j’ai appelé et j’ai eu un rendez-vous. C’est un peu le bouche à oreille. On se débrouille un peu comme on peut”, indique-t-elle.

La débrouille pour avoir son vaccin avant la rentrée scolaire. “Ça me paraissait important de me protéger. Les enfants nous contaminent. En maternelle, les enfants n’ont pas de masque donc c’est important qu’on puisse se faire vacciner le plus tôt possible. On nous avait dit mi-avril, après mi-mai et maintenant mi-juin. Il vaut mieux ne rien dire. C’est comme si nous on disait aux élèves, il y a des bonbons, ah en fait, il n’y en a pas, on va faire du sport, ah en fait il n’y a pas de gymnase”, indique-t-elle.

Certaines mairies vaccinent leurs enseignants

Ces promesses non tenues du gouvernement la secrétaire générale du syndicat SNUIPP Guilhaine David en a l'habitude.

“Actuellement, notre employeur ne nous protège pas. On voit bien qu’il n’y a aucune priorité à vacciner les enseignants. Officieusement, entre collègues, on a vent d’un endroit où on peut se faire vacciner. Donc on s’inscrit. On voit bien qu’il n’y a aucun cadre réglementaire fixé par le ministère. On avait tous les moyens d’engager cette vaccination-là, pendant ces trois semaines et on n’a toujours pas de calendrier de vaccination”, assure-t-elle.

Alors à défaut de calendrier, le maire les Républicains de La Garenne-Colombes dans les Hauts-de-Seine Philippe Juvin a décidé de vacciner ses enseignants. “Sur une centaine d'enseignants à la Garenne-Colombe, je crois que j’en ai 89 qui ont demandé”, indique-t-il.

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Comme il aime le rappeler, il ne gâche jamais aucune dose de vaccin.

“J’utilise les doses qui ne sont pas utilisées, où celles des personnes qui annulent une heure avant. Si on veut assurer un retour à l’école le plus sécurisé possible, il faut absolument vacciner les adultes qui y travaillent”, appuie-t-il.

Une gestion communale de la vaccination des enseignants en attendant peut être avant la fin de l'année scolaire un calendrier national.

Romain Poisot avec Guillaume Descours