Ouverture de la PMA pour toutes: "Ça va simplifier la vie à tout le monde"
Jusqu'ici réservée au traitement de l'infertilité chez les couples hétérosexuels, la PMA (procréation médicalement assistée) devrait être élargie par le gouvernement à l'ensemble des femmes en 2018, a annoncé mardi sur notre antenne la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa.
"Financièrement pas à la portée de toutes"
Selon Gwendoline, célibataire de 41 ans enceinte de trois mois grâce à une PMA réalisée au prix fort en Espagne, l'avantage de cette réforme est avant tout financier pour les femmes concernées:
“Je suis allée plusieurs fois en Espagne pour visiter la clinique", raconte-elle. "Puis j'y suis retournée pour les examens, la ponction, la réimplantation. La facture s'est élevée à 5.500 euros. Ensuite il y a le séjour à payer, et les trajets. Financièrement ce n’est pas à la portée de toutes", regrette-t-elle.
Selon cette future maman, l'ouverture de la PMA pour toutes va permettre de réduire les inégalités:
“On va pouvoir financièrement permettre à chaque femme de mettre en oeuvre son désir de maternité. Ca va simplifier la vie à tout le monde. Moi je l'aurais évidemment fait en France si ça avait été possible.”
"La boucle est bouclée dans l’hypocrisie"
Pour le professeur émérite René Frydman, cette réforme marquerait la fin d'une hypocrisie dans la gestion de la PMA en France.
“On a réalisé un certain nombre d’études qui ont prouvé que l'on sait réaliser la PMA" explique-t-il. "Mais actuellement il faut que l’on joue les agents de la circulation. On envoie des gens à l’étranger qui vont se faire rembourser par la sécurité sociale française pour quelque chose qu'il est interdit de faire en France. La boucle est bouclée dans l’hypocrisie."
Selon les chiffres officiels, un nouveau-né sur 32 est issu d'une PMA en France. S'il n'est aujourd'hui pas possible de la réaliser pour les femmes célibataires et les couples de lesbiennes sur le territoire, certains autres pays d'Europe comme le Royaume-Uni, l'Espagne ou la Belgique l'autorisent.
L'annonce de cette réforme pourrait rapidement raviver le clivage entre associations LGBT et mouvements conservateurs, quatre ans après l'affrontement autour du mariage homosexuel.