Qui est Alain Fischer, le nouveau "Monsieur vaccin"?

C’est l’homme qui est désormais chargé de vacciner la France. Ou plutôt de vacciner ceux des Français qui le voudront bien. Il va devoir lutter contre la méfiance, créer de la confiance.
Il a un CV qui va l’aider. A 71 ans, il a consacré sa vie à la recherche et à la médecine. L’un n’allant pas sans l’autre dans son esprit. C’est un spécialiste de l'immunologie, c'est-à-dire de nos systèmes de défense. Spécialiste en particulier de l'immunologie des enfants. Il a beaucoup travaillé sur les "enfants bulle", ces enfants que l’on enfermait littéralement dans une bulle en plastique parce que leur organisme n’avait aucune défense.
Avec son ami Arnold Munich, il a créé il y a une dizaine d'années, l'institut “Imagine”, un des meilleurs centres de recherche du monde sur les maladies génétiques.
L’institut occupe un superbe immeuble flambant neuf dans le quartier de Montparnasse à Paris. Immeuble dessiné par l'architecte star Jean Nouvel, qui l’a construit à prix cadeau et dans un temps record. C’est là que travaillent aujourd’hui les meilleurs généticiens français avec des fonds publics et l’aide du téléthon. Alain Fischer en est encore le directeur scientifique.
"Il dit savoir que les Français ont peur. Que la course de vitesse à laquelle on assiste est un peu malsaine"
C’est donc lui qui va incarner la politique de vaccin contre le coronavirus. Dans ses premières déclarations il s’est montré prudent et responsable.
Il dit savoir que les Français ont peur. Que la course de vitesse à laquelle on assiste est un peu malsaine. Il veut que l’on fasse preuve de la plus grande rigueur. Selon lui, on commencera à pouvoir mesurer l'impact du vaccin à partir du second trimestre 2021, donc en avril prochain.
Ces prochains mois, c’est vers lui que l’on se tournera chaque fois que l’on aura des questions sur le vaccin, c'est-à-dire très souvent.
Il remplace un autre M. vaccin discrètement écarté
Au passage, il remplace un premier monsieur vaccin qui avait été nommé début octobre et qui a depuis été discrètement écarté. Un énarque, inspecteur général des affaires sociales. Ancien du cabinet de Dominique de Villepin à Matignon.
Mais un haut fonctionnaire qui avait deux fois quitté l’administration pour exercer comme lobbyiste pour des grands labo américain. Ça commençait à faire débat. On a donc préféré mettre en avant un chercheur au parcours sans tâche.