"Toutes les vies n’ont pas le même prix": François de Closets plaide pour l’auto-isolement des personnes âgées

Allons-nous être confiné pour une troisième fois? Le nombre élevé de contaminations quotidiennes et la menace des différents variants du Covid-19 font craindre des mesures plus restrictives pour lutter contre la pandémie. Mais pour l’essayiste François de Closets, un nouveau confinement n’est pas la bonne solution.
Ne plus "sacrifier la vie des plus jeunes pour les plus âgés"
Invité de RMC mercredi matin, le journaliste de 87 ans milite pour l’auto-isolement des plus de 75 ans, qui représentent 75% des décès du Covid. Il fait partie des rares voix qui souhaiterait de plus "sacrifier la vie des plus jeunes pour les plus âgés".
"Je n’ai pas la solution précise sur ce qu’il faut faire: quel type de confinement, des ségrégations selon l’âge, etc. Je m’interroge simplement sur les principes de base. On est parti sur l’idée que toutes les vies ont le même prix. Moi je vous dis que toutes les vies n’ont pas le même prix!", a-t-il lancé au micro de RMC.
"Quand vous arrivez à la fin de votre vie, votre vie n’a pas du tout le même prix que celle d’un jeune qui a 20 ans et qui a sa vie devant lui. S’il faut faire des sacrifices, il faut que ce soit le passé au profit de l’avenir", a poursuivi François de Closets.
"Que je vive un peu moins ou un peu plus longtemps, ça n’a aucune importance"
Il se dit donc prêt à s’auto-confiner. "Que je vive un peu moins ou un peu plus longtemps, ça n’a aucune importance. En revanche, la vie de mes petits-enfants, de mes enfants et de toute ces générations, cela importe. Or, nous sommes apparemment partis sur l’idée qu’il était très normal de ficher en l’air la vie des futures générations car protéger les plus de 80 ans", a-t-il insisté.
"Comment vont-ils vivre ?"
Mais confiner une partie de la population est en fait anticonstitutionnelle. L’idée avait également suscité la colère des plus âgés, lorsqu’elle avait été évoquée par Emmanuel Macron en mai dernier, au moment du déconfinement. "Ça m’a indigné", a commenté mercredi François de Closets. Il reconnait cependant qu’il serait difficile de fixer un âge limite. "Mais cela doit être sur la table. On doit la faire si c’est faisable", a-t-il répondu.
"Je trouve honteux la façon dont on ne tient très peu compte de ce qu’il va se passer si on fait un troisième confinement: comment vont-ils trouver du travail? Comment vont-ils vivre? C’est ça qui compte, et pas de savoir si l’espérance va reculer de six mois", a conclu François de Closets.